En février, le théâtre Les Déchargeurs vous fera découvrir deux créations autour de l’univers médical, tout d’abord avec La Maladie de Sachs, adaptation théâtrale par la Compagnie Vert Bitume de l’excellent roman éponyme de Martin Winckler sorti en 1998. Retranscription bouleversante du quotidien d’un médecin généraliste de campagne qui voit chaque jour défiler dans son cabinet toute la souffrance de l’humanité. Le magnifique portrait d’un homme dévoué corps et âme à son travail.
Ce spectacle entretiendra des liens directs avecApnée, un docu-fiction théâtral écrit par Sophie Torresi qui questionne la problématique de la communication entre médecins et patients. A travers le récit à la première personne d’une mère en charge de son enfant atteint d’une grave maladie chronique, ce spectacle à plusieurs voix met en lumière avec engagement et puissance les enjeux de la relation thérapeutique.
Nous sommes également très fiers d’accueillir en ce mois de février deux compagnies émergentes très prometteuses. Tout d’abord, la Compagnie Ecraser les Mouches qui, avec sa création Montrer ses dents, nous présente le portrait sans concessions de trois chasseurs de têtes confinés dans un bureau et chargés de recruter de nouveaux employés. Un huis-clos caustique brillamment mis en scène par Esther Moreira qui met en lumière les jeux de pouvoirs inhérents au capitalisme en entreprise.
Enfin, parce que le comédie est un genre qui nous tient à coeur, nous sommes très heureux de défendre également ce mois-ci le Collectif Mustang et son drolatique Barzoï. Au détour d’une situation en apparence simple et potache (le décès du chien de la famille), cette excellente écriture de Gabriella Rault et Aurélien Fontaine aborde pourtant des thèmes difficiles avec un humour irrésistible (qui n’est pas sans rappeler les Jaoui / Bacri d’Un air de famille) en nous faisant pénétrer dans l’intimité de cette famille pleine de non-dits.
La programmation de notre salle la Bohème ne sera pas en reste !
Du clown contemporain avec Patricia Lelouebec, sauver le monde, une clownerie dramatique qui dépeint avec un humour ravageur le monde de l’administration française.
Du conte avec Partir, pourquoi faire ? adaptation du savoureux La Chasse au Snark de Lewis Carroll porté par Cyrille Marche et sa contrebasse et qui nous emmène dans une odyssée surréaliste et poétique.
Nous poursuivons également notre programmation de grandes oeuvres littéraires portées par des interprètes en seul-en-scène. Après Jack London avec Le vagabond des étoiles ou Emmanuel Bove avec Mes amis, c’est au tour de Rainer Maria Rilke et son fameux Lettres à un jeune poète de faire résonner ses mots dans la Bohème à travers l’interprétation de Frédéric Schmitt.
Seule-en-scène également avec Ma palme d’or de Véronique Viel, très beau récit cinéphilique où une quinquagénaire retrouve l’amour de ses trente ans. Avec humour et lucidité, ce personnage revisite sa vie, prend son désir en main et nous partage son paysage intérieur qui ressemble bien à une toile de cinéma.
Enfin, nous sommes très heureux également d’accueillir le Collectif Bajour pour Je voudrais parler de Duras, seul-en-scène qui nous fait entrer dans l’intimité de Yann Andréa, compagnon de Marguerite Duras dans les années 80. De cette histoire d’amour à la fois invivable et extraordinaire, Julien Derivaz et Katell Daunis mettent en place un moment suspendu pour dresser le portrait de ce jeune homme fascinant avec une grande délicatesse.
Sans oublier NYX – Récital (I), l’incandescent spectacle de Ophélie Lehmann et Clément Seclin, qui met en musique et en corps cinq lettres de femmes enfermées ou contraintes, de Camille Claudel à Marylin Monroe en passant par Frida Kahlo, Marina Tsetaïeva ou Emily Dickinson, toujours programmé jusqu’à la fin du mois de février. Un cri, un rugissement et des paroles trop peu connues qui surgissent des ténèbres avec une puissance folle.