En mars, au Théâtre Les Déchargeurs, le fantastique et l’étrange seront aux rendez-vous avec Grenouille, création de la très prometteuse Cie Les Humeurs Massacrantes qui, avec ce seule-en-scène d’une rare délicatesse, aborde la question du deuil à travers la figure des fantômes.
L’inquiétante étrangeté sera également présente avec le très immersif Les Aveugles de Maurice Maeterlinck, monté avec fougue et ambition par la toute jeune Cie Populo et qui aborde ce texte fascinant en mêlant théâtre corporel et théâtre d’objet au sein d’une direction artistique très impressionnante.
Notre programmation de mars se voudra également sociale et même sociologique avec
Et pourtant j’ai besoin d’amour, un spectacle conçu et mis en scène par Etienne Coquereau à partir de lettres d’hommes envoyées à Ménie Grégoire, animatrice star de la radio RTL entre 1967 et 1981. Solitude, amour blessé, sexualité, cet instantané des questionnements des hommes de cette époque permettent de requestionner leur place dans l’intime de notre société moderne.
Enfin, la présence des mythes dans notre quotidien sera également mise à l’honneur avec Petites histoires de la démesure de Géraldine Szajman, fiction mythologique et musicale d’après «Les Métamorphoses» d’Ovide qui abordera, par le biais de l’histoire du Roi Midas et de Erysichton, de la question du pouvoir et de la démesure par le prisme de l’interprétation pour le moins engagée de Manon Combes et du musicien Vivien Lenon.
La programmation de notre salle la Bohème ne sera pas en reste !
Du clown contemporain avec Patricia Lelouebec, sauver le monde, une clownerie dramatique qui dépeint avec un humour ravageur le monde de l’administration française.
Du conte avec Partir, pourquoi faire ? adaptation du savoureux La Chasse au Snark de Lewis Carroll porté par Cyrille Marche et sa contrebasse et qui nous emmène dans une odyssée surréaliste et poétique.
Nous poursuivons également notre programmation de grandes oeuvres littéraires portées par des interprètes en seul-en-scène. Après Jack London avec Le vagabond des étoiles ou Emmanuel Bove avec Mes amis, c’est au tour de Rainer Maria Rilke et son fameux Lettres à un jeune poète de faire résonner ses mots dans la Bohème à travers l’interprétation de Frédéric Schmitt.
Seule-en-scène également avec Ma palme d’or de Véronique Viel, très beau récit cinéphilique où une quinquagénaire retrouve l’amour de ses trente ans. Avec humour et lucidité, ce personnage revisite sa vie, prend son désir en main et nous partage son paysage intérieur qui ressemble bien à une toile de cinéma.
Enfin, nous accueillerons également Escurial, une tragédie burlesque et clownesque de l’auteur belge Michel de Ghelderode portée par la Cie Le Nez dans l’Herbe. Ce conte cruel et drôle met en place un jeu de massacre particulièrement jouissif pour un spectacle qui s’inscrit dans la droite lignée d’autres propositions clownesques programmées aux Déchargeurs comme La Confuirence, Patricia Lelouébec et tant d’autres
Nous accueillerons aussi A L’AUBE – RUMEURS, spectacle immersif et sonore mêlant théâtre d’objet, jeux d’ombres, polyphonie vocale, poésie sonore et percussion de table pour questionner l’engagement et la violence au sein des luttes et des révoltes. Il est porté par Heloise Manessier et Juliette Malfray qui avait déjà illuminé de sa présence et de ses sons la salle la Bohème dans Parle leur de rois, de batailles et d’éléphants.