En mai, le Théâtre Les Déchargeurs fait ce qu’il lui plaît ! Théâtre corporel et clownesque, soap opera sportif ou théâtre documentaire, nous vous avons concocté une sélection de 4 spectacles qui, comme d’habitude, sortent des sentiers battus.
Nous accueillerons Femme non-rééducable de Stefano Massini par la Compagnie la Portée. Un spectacle qui convoque dans une forme alliant musique et théâtre documentaire la figure d’Anna Politkovskaïa, figure héroïque de la liberté de la presse russe assassinée en 2006. Une mise en scène juste, sobre et d’une terrible actualité qui nous fait voyager dans le journal de bord d’une reporter incorruptible se dressant contre un pouvoir violent et de sombres enjeux politiques.
Fidèle à notre passion pour les formes théâtrales utilisant le corps, l’art du clown et le rire, nous accueillons également L’Homme qui pensait en savoir trop, du très prometteur Voloz Collective. Sidérant spectacle alliant mouvements physiques et acrobatiques qui nous plonge dans un récit haletant et drôle entre Wes Anderson, Alfred Hitchcock et le western américain. Une création très cinématographique et impressionnante pour ce jeune collectif issu de l’Ecole internationale Jacques Lecoq et qui vient perpétuer chez nous un style et un univers théâtral que nous défendons depuis toujours, après Frantz et La nuit prochaine, alliant poésie, humour et performance.
Après Louise, elle est folle en avril, nous poursuivons notre exploration de l’oeuvre si iconoclaste de Leslie Kaplan avec Le Monde et son contraire, seul-en-scène convoquant la figure de Franz Kafka et porté par le très prometteur Anthony Devaux. Dans ce spectacle où un acteur cherche à interpréter et mettre en mots et en corps l’auteur de La Métamorphose, un cafard chaplinesque se déploie sur scène avec une partition physique faite de cabrioles et de partis pris burlesques pour nous dresser une ôde aux êtres étranges.
Nous sommes également très heureux de défendre le délirant Poor White Trash : l’affaire Tonya Harding de la jeune compagnie Les Valeureuxse. Soap opéra tragi-comique sur fond de lutte des classes et de guerre des médias qui nous raconte le conflit qui opposa, lors des JO de 1994, les deux patineuses artistiques Nancy Kerrigan et Tonya Harding. Un conflit qui se soldera à l’époque par une enquête impliquant même le FBI. Une plongée baroque et haute en couleurs dans l’univers si particulier et excessif du patinage artistique où, derrière le strass et les paillettes, se cache une fable politique d’une grande cruauté.
En salle la Bohème, alors que nos spectacles du mois d’avril continue, que la poésie avec Slam’chante, la musique avec L’incroyable Sister Rosetta Tharpe et Connaissez-vous, les phamphlets engagés avec Régime soupe aux choux, mode d’emploi et les grands textes avec Le Premier homme résonneront encore pendant un mois dans notre petite salle, nous sommes heureux d’accueillir deux nouvelles propositions dans notre programmation. Deux créations originales que nous vous conseillons vivement de découvrir.
Tout d’abord avec Capitaines, seule en scène drolatique et schizophrénique de Marie Lauricella qui explore avec humour et poésie le mécanisme des différentes facettes de nos personnalités lorsque la passion amoureuse nous traverse. Une épopée intérieure et métaphorique à la rencontre de nos inconscients.
Enfin, avec Tiquetonne, nous irons à la rencontre d’un drôle de personnage, une drôle de créature sans âge qui nous plongera dans un univers fantasmagorique à la recherche des drames qui ont jalonné son passé. Cette fantaisie théâtrale mise en scène par Alexis Chevalier et portée par Marguerite Kloeckner et Grégoire Roqueplo nous aidera, peut-être, à reconquérir les royaumes perdus de l’enfance.