Pour les six femmes aux voyages célèbres et aux légendes établies, le tribunal s’ouvre.
Il est temps de juger.
Le microcosme familial s’étiole, se désintègre et voyage malgré lui vers le patricide.
L’argent en est la cause, Louis en sera l’arme.
Zélie s’imagine sur scène, baguette en main, batterie face à elle, foule dans la fosse. Zélie rêve, s’invente, s’égare. Le voyage est encore long, mais la distance parcourue jusqu’à maintenant l’est tout autant. Regard en arrière, nostalgie du vécu.
Quatre murs, des cartons. Voici le paysage dans lequel vivent les deux sœurs, l’une range, l’autre rêve, l’une remet en place, l’autre aspire à un autre part. L’une déplace, l’autre fixe la porte qui l’invite au voyage.
Voyager dans les caves des déchargeurs, goûter la poésie de Prévert qui se mêle à celle d’aujourd’hui, passer du folk tendre au piano électronique et ses notes nostalgiques, traverser les troubles d’un Shakespeare amoureux, jeter un œil aux états d’âme du pianiste.
Adrien Grassard