À propos de PETITES HISTOIRES DE LA DÉMESURE
La compagnie Les Enfants du paradis propose un spectacle théâtral et sonore qui met en scène l’art de raconter et de transmettre. C’est au texte antique des Métamorphoses d’Ovide qu’elle emprunte les figures des rois Midas et Érysichthon qui souffrent de l’hybris : la démesure. La complicité de la comédienne et du musicien nous entraîne dans la fiction de ces deux personnages qui en viennent à détruire leur rapport au monde.
A la manière des mythes anciens, il est ici question de fantastique, d’allégorie, d’apparition de la nature et de sensations personnifiées. Jusqu’où peut aller la démesure d’un seul individu, d’un groupe, de l’humanité ?
À partir de 7 ans
Les Métamorphoses est un recueil des poèmes épiques du poète latin Ovide (1er siècle ap. J.-C.), dans lequel sont réunis environ 250 mythes et légendes. L’ouvrage est constitué de près 12 000 vers regroupés en quinze livres.
« Celui qui fend la terre »
Selon son désir, Érysichton, roi de Thessalie, ordonne à ses serviteurs d’abattre le plus grand arbre de son domaine. Ceux-ci n’osant porter les coups de hache, le roi décide
alors de l’abattre de ses propres mains. Pour ce crime porté à Déméter, déesse de l’agriculture et des moissons, il sera maudit par la Faim. Ayant mangé tout ce que conservait son royaume, Érysichton finit par se dévorer lui-même.
Quand le profit compte plus que la vie
Un jour, Midas, roi de Phrygie, rend service à Dionysos qui le remercie en lui accordant un vœu. Midas souhaite alors que tout ce qu’il touchera se transforme en or. Ce don se révèle bien vite destructeur : il ne peut ni boire, ni manger, les proches qu’il touche se transforment aussitôt en statue dorée. Il supplie le dieu de reprendre son cadeau afin de retrouver une vie normale. Dionysos lui indique de se laver les mains dans la rivière Pactole dont le sable se teint de paillettes dorées.
POUR TOUTE LA FAMILLE ET LES SORTIES SCOLAIRES
Petites histoires de la démesure est une création pensée comme un spectacle tout-terrain, pouvant être joué partout, pour tout public (à partir de 7 ans). Un spectacle théâtral et sonore qui met en scène et en jeu l’art de raconter et de transmettre : une comédienne, un musicien, un public en arc de cercle. Deux mythes nous parviennent du fond des temps et pourtant racontent des images précises sur ce que nous vivons aujourd’hui, ce que nous sommes. Deux mythes qui interrogent la façon dont l’humain habite le monde, de la manière dont il sait ou non user raisonnablement des bienfaits que la nature lui octroie.
RACONTER DES HISTOIRES POUR PENSER L’HISTOIRE
Maintenant je vais vous raconter une histoire. Maintenant je vais vous demander de fermer les yeux
Ce spectacle invite à se retrouver, artistes et spectateurs et spectatrices, dans un rapport joyeux, direct et généreux. Un spectacle toujours en mouvement, toujours à la recherche du juste rapport avec le public pour nous rassembler, l’instant de la représentation. En prenant exemple sur des univers proches des griots africains, de l’histoire racontée au coin du feu, des conteurs est né un spectacle où l’artiste est au centre du plateau, le spectateur au centre du public. Grâce au développement des outils dédiés à la MAO (Musique Assistée par Ordinateur), cohabitent un orchestre symphonique, des percussions du monde entier, des synthétiseurs de toutes générations. Par l’improvisation instrumentale organique et traditionnelle en harmonie avec la comédienne et le public, le spectacle est rendu totalement immersif et devient une expérience unique.
CRIME ÉCOLOGIQUE ET CUPIDITÉ
L’arbre a mal. Il pleure. Il sent sa fin toute proche. On l’entend gémir. Ses racines tremblent. Ses feuilles perdent toute couleur. La sève coule de son tronc.»
Noyés dans leur pulsion, de pouvoir, de possession, ces deux rois ne mesurent à aucun instant la portée de leurs actes. Nous sommes tous Midas ou Érysichton.
Ces deux mythes sont d’extraordinaires métaphores de notre société : une société autophage, une société qui pourrait se dévorer elle-même. Celui d’Érysichton, « celui qui fend la terre », questionne les rapports entre l’humain et la nature, la violence que fait subir le premier sur la seconde. L’histoire du roi Midas nous renvoi à notre besoin de possession : quand le profit prend priorité sur la valeur de la vie.
Ici, il est question de fantastique, d’allégorie, d’intervention de dieux antiques, d’apparition de la nature et de sensations personnifiées. Ici, il est question de justice symbolique : celui qui a mutilé la terre finit par se mutiler lui-même, celui qui veut posséder plus se dépossède de lui-même.
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