À propos d’UNE NUIT À TRAVERS LA NEIGE

Dans Une nuit à travers la neige, la dramaturgie repose sur l’attente. Ariane convoque ce personnage d’enfant perdu et abandonné face à une mort quasi certaine.
Nous avons développé un accompagnement lumière et sonore dans ce sens : la blancheur de la lumière, les zones vides tout autour de la comédienne, le traitement sonore de sa voix qui semble s’éteindre ou au contraire se répercuter dans une brume neigeuse que nous imaginons, sont autant d’espaces d’où les chimères peuvent naître. Le récit met en valeur la durée de cette nuit, la mise en scène en dessine les reliefs.
La lumière accentue l’ombre de la comédienne et lui fait parcourir à elle aussi cette épreuve où les repères sont malmenés.
Cette longue traversée est rythmée par la densification des événements, par les nuances de jeu et d’adresse pour montrer la paysage intérieur gigantesque de ce que vit l’enfant. Cet enfant ne voit essentiellement que le détail, il n’a jamais l’image dans son ensemble, il n’embrasse jamais la « big picture ». Il est (et la comédienne en est la vectrice) l’unique témoin, donc détenteur d’une vérité chimérique où le seul repère est sa vision des choses.
Marien Tillet, metteur en scène
Un puissant écho aux mots de Victor Hugo.
le monde.FR – Blog l’arbre aux contes
Des choix de mise en scène ingénieux.Le public est littéralement embarqué.

EXTRAIT
La nuit l’a dépassé maintenant. Sous ses pieds, le précipice s’aggrave d’obscurité. C’est à peine si l’enfant distingue la fin de la plage et le début de la mer. Il est suspendu, en apesanteur, survolant une immensité noire.
Une lumière s’allume au milieu de l’immensité des vagues. C’est le fanal, le feu au centre de l’ourque biscayenne.
Cette lumière, on dirait un drap mortuaire, un linceul debout en marche avec en-dessous quelqu’un qui tiendrait à la main une étoile…

Raconter un roman-monde
Avec mes propres mots, je me glisse dans l’écriture foisonnante d’Hugo, dans le souffle gigantesque de ses images, tout en ruptures et contrastes.
Un espace nu habité par la parole
Le spectacle est une forme immersive, un voyage sensible. Il propose une plongée sensorielle dans les perceptions de l’enfant. Le spectateur en ressort avec la sensation d’avoir, lui aussi, traversé cette nuit d’hiver, parce qu’il s’est forgé les images que ma parole évoque.
La nuit moins noire que l’homme
A travers une narration du ressenti, l’histoire questionne des thématiques d’une grande actualité : son voyage impossible évoque la situation des migrants, et questionne notre rapport à l’autre, la peur de l’étranger, l’indifférence ; l’histoire résonne comme un appel vibrant à l’humanisme et à la solidarité.
Ariane Pawin
LA COMPAGNIE LA FAUSTA
La Compagnie La Fausta a pour projet de défendre la singularité du travail des conteurs et des arts du récit comme une discipline artistique ayant sa place au plateau, dans les théâtres, et n’étant pas uniquement à destination du jeune public. La magie du conteur est qu’il peut s’emparer de toute matière et la raconter : la compagnie défend des projets qui naissent de contes merveilleux, mais aussi de nouvelles et de romans.
Elle s’intéresse tout particulièrement au travail d’oralisation et d’écriture par l’improvisation : une parole exigeante et toujours en mouvement, ludique et poétique.
Au cœur de son projet : développer le lien si particulier au public, que permet l’adresse directe, qui fait du temps du spectacle un espace de rêve, une construction commune d’imaginaire.
Elle produit des propositions d’écritures au plateau, où récit, son, lumière et espace participent ensemble à la singularité de l’acte artistique. Une nuit à travers la neige est sa première création au plateau. La compagnie produira Au-Delà(s), sa deuxième création au plateau, prévue pour 2022. Le spectacle réunira la même équipe artistique, Ariane Pawin à la création, Marien Tillet à la mise en scène, et Alban Guillemot à la création sonore.
https://ariane-pawin.wixsite.com/conteuse-comedienne/une-nuit-a-travers-la-neige