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Avant-Propos

N’ayons pas peur d’aller fouiller dans notre histoire
De nous inspirer du passé
D’aller humer les héritages.
Allons donc chercher le meilleur chez les autres,

Les morts comme les vivants.
Creusons profond les sillons en jachère
Pour se donner du baume au cœur
Et affronter joyeux les dissonances du monde.

Comme l’a fait il y a presque 30 ans le fondateur de ce théâtre
Vicky Messica.

Puisque son œuvre vit
Que sa mémoire continue de nous nourrir
Que le jeune public vient ici respirer l’air de la création contemporaine
Et que les auteurs et le public se donnent plus que jamais rendez-vous
Aux Déchargeurs
Continuons donc d’y célébrer ensemble les imaginaires les plus fous
D’hier et d’aujourd’hui.
Le futur en sera plus confortable vous verrez.
Vive les héritiers !

Lee Fou Messica & Ludovic Michel

Editorial

L’art du dé-rangement
Pressé par la télé ou l’opérateur téléphonique d’embrasser le monde de sa folie, comme d’engranger son génie dans un iPad à l’aulne des prouesses de ses gigaoctets, le citoyen d’aujourd’hui ne semble avoir d’autre alternative que d’accompagner le mouvement de la modernité à coup de pied au cul commercial. Pas de pause. Juste le sentiment de courir derrière un Graal aussi invisible qu’inaccessible. Et si la culture nous échappait ? « Perdons-nous connaissance ? », écrit très justement le neurologue Lionel Naccache(1), c’est-à-dire : « perdons-nous le sens de ce qu’est la connaissance ? » Et si l’art et ses expédients étaient en train de se faire tailler en pièces sous nos yeux pour le seul plaisir de satisfaire une frénésie consumériste épicurienne qui n’a plus rien à voir avec ce sentiment vertueux d’être dérangé ? Curieux, ce XXIe siècle. On y trouve tout, mais tellement tout que rien n’est prévu pour savoir ce que l’on veut. Tout est organisé, fabriqué, pensé pour ne pas s’interroger. La mémoire même nous a oubliés. Les âmes flottent, les cœurs dansent, les injustices hurlent, tandis que les politiques caquettent et que le monde vacille. Comment expliquer que l’impressionnante force de frappe artistique et esthétique qui caractérise nos politiques culturelles publiques depuis 30 ans ne fassent de nous que des laissés-pour-compte de la pensée, des précaires de la critique, des fraternels de circonstance aussi peu solidaires que ravis d’eux-mêmes ? Puisque le théâtre n’échappe pas à ces interrogations glaciales et savoureuses tout en ayant le culot de nous interpeller sur la question, on peut se demander si la scène a encore un sens. Dans le doute, installez-vous devant et attendez que des artistes se découvrent. Un jour viendra où vous aurez ce sentiment définitif qu’eux seuls sont encore capables de vous déranger.
La question n’est donc pas de savoir si l’art existe mais de savoir où il se niche. Dans ce 1er arrondissement de Paris où cohabitent les deux extrêmes institutionnels de la scène nationale la Comédie-Française et Les Déchargeurs, vous aurez une partie de la réponse.

Jean-Michel Djian

Jean-Michel Djian, journaliste, auteur de Politique culturelle, la fin d’un mythe (Gallimard)
et de Aux arts citoyens !, de l’éducation artistique en particulier (Homnisphères)
(1) Perdons-nous connaissance ? De la mythologie à la neurologie (Odile Jacob)

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