Fallait pas me mentir…ou la quête d’absolu d’une jeune coiffeuse blessée pour se sentir aimée…
Fallait pas me mentir…ou la quête d’absolu d’une jeune coiffeuse blessée pour se sentir aimée. Alors que vous êtes assis dans la salle, dès les premiers mots, vous êtes témoins de cette histoire, « son » histoire. Ce qui se joue devant vous, entre drame et comédie, se joue pour vous et avec vous… A la manière des héroïnes de tragédie, le personnage se livre sous vos yeux et tombe le masque : vous ne faites plus qu’un avec lui…Tour à tour témoin, victime et complice de son aventure, vous vous demandez jusqu’où elle est prête à aller…
mots des auteurs
Le postulat de la pièce est une métaphore théâtrale puissante parce qu’il instaure trois éléments que nous croyons toutes deux essentiels à tout spectacle vivant : l’immédiateté, l’urgence et l’imprévu. Une certaine forme de danger donc…
Soyons clairs : même si la situation pourra être équivoque durant les premières secondes, l’idée n’est pas de laisser planer le doute pendant une heure sur des spectateurs désemparés. Une fois le ressort dramatique et la convention acceptés, le texte invite en fait à la rencontre d’un personnage pris au piège dans un rapport d’intimité directe – qu’il n’avait ni prévu, ni anticipé – avec le public. Une rencontre avec sa détresse, sa solitude, sa fragilité, son humour… Monter sur une scène en réclamant d’être regardé et écouté par les autres interroge naturellement : quel est le message de l’individu qui fait cela ? Qu’est-ce que cela raconte de lui ? Qu’est-ce que cela raconte de nous ? Telles sont les questions posées, en aparté, durant ce spectacle qui mêle rire et larmes, écriture contemporaine, extraits d’oeuvres classiques (de Racine, Shakespeare, Tchekhov) et échange inévitable avec le public.
Il interroge l’idée de représentation, brisant momentanément le « quatrième mur », celui qui sépare l’acteur du spectateur et le plateau de la salle, la frontière entre mensonge et vérité, fiction et réalité.
Alexandra Dadier et Emmanuelle Scali