La Pleurante des rues de Prague

Un instant la vie est là, et nous sommes au monde. Nous nous tenons au vif, au mitan du monde. Un instant la vie est là, lumineuse, et le monde nous est offert. Cela ne dure pas, mais cela laisse des traces.

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Texte publié aux ©Editions Gallimard

Sylvie Germain adaptation Claire Ruppli

Metteur(s) en scène

Claire Ruppli

Production

Cie Kipro-Co

Salle

Salle Vicky Messica du 17 août au 09 octobre 2010 à 20h00.

Durée

1h05

Avec

Claire Ruppli

Résumé

Une géante, au pied clochant, porteuse de visions, écho d’une identité, des douleurs, apparaît mystérieusement dans les rues de Prague. Elle est le temps, la mémoire de la ville. Elle recèle la mémoire des victimes inconnues, des enfants de Terezin, de Bruno Schulz, de nos proches et lointains disparus. Elle porte la révolte, les larmes des vivants et des morts. Quand elle apparaît, dans chaque quartier de Prague, elle transcende l’instant présent, le met en suspens. Elle fait resurgir le passé, l’invisible dans le visible. Elle relie les vivants et les morts. Elle apaise la douleur des humains. Elle est faite «de larmes». Cette géante est «plurielle, elle n’a pas de visage». Elle se fait hasard, chance, poésie, pitié, beauté. Elle ne s’arrête jamais. Elle est déjà ailleurs, peut-être dans une autre ville.

La Pleurante des rues de Prague - bande annonce from Le Pôle Diffusion on Vimeo.

Résumé

mot de l’auteur
Les personnages, une fois livrés aux mots d’un livre, n’appartiennent plus à leur seul auteur, ils s’offrent à l’imagination et à l’interprétation des lecteurs, et plus encore à celles des comédiens qui se penchent sur eux pour leur prêter leur corps, leur voix. Il en est ainsi avec La Pleurante des rues de Prague, que Claire Ruppli a prise par la main, ou, plus exactement, a «incorporée». La Pleurante est une géante au corps massif, vêtue de haillons qui enveloppent son corps immatériel, tissé de larmes, et qui marche à pas lents en claudiquant profondément ; la comédienne est toute menue, et elle a l’énergie de la «chèvre de Monsieur Seguin» (un de mes personnages littéraires préférés), une énergie à la fois ludique, follement éprise de liberté, et tragique. Cette différence d’apparence est pulvérisée par, précisément, l’énergie de la cabrette Claire Ruppli qui donne à la Pleurante une présence vive, insolite, vibrante. Pour avoir assisté plusieurs fois à son spectacle, j’ai pu apprécier l’intimité que la comédienne a créée avec son personnage, son intelligence du texte, sa rigueur, et admirer son inventivité chaque fois renouvelée.
Sylvie Germain