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À propos de LE GOÛT DU SANG DANS LA BOUCHE
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À propos de LE GOÛT DU SANG DANS LA BOUCHE

Pourquoi, aujourd’hui, on fait encore un film dont le héros est un psychopathe qui tue des femmes ? Toujours ce profil type : le psychopathe qui suit puis tue une, deux, puis trois femmes, de façon généralement atroce. Quand je parle de ce modèle de psychopathe masculin récurrent autour de moi, j’ai des réponses telles que : « oui, mais ce sont des pulsions masculines » ou encore que « c’est une violence intrinsèque chez l’homme ».
Et chez la femme ? Il y a des films et des épisodes de série dans lesquelles les femmes aussi font preuve de violence (Basic Instincts ou Kill Bill par exemple), mais la plupart du temps, la femme agit par vengeance ou en réaction à quelque chose. Son action n’est jamais «simplement» violente, comme peuvent l’être celles de nombreux anti-héros psychopathes. Je me suis donc intéressée à ce qu’on pourrait appeler «les pulsions féminines », la violence intrinsèque appartenant aux femmes. Car cette violence là existe, et elle n’est que très peu reconnue. Dès le plus jeune âge on autorise les hommes à utiliser la violence tandis qu’on l’opprime chez les femmes. Avec cette pièce, je veux aujourd’hui mettre en lumière, concrètement et symboliquement, cette part humaine qu’on ne cesse de garder dans l’ombre.


Léna Bokobza-Brunet

NOTE DE MISE EN SCÈNE
Dans cette pièce, le cinéma est omniprésent : que ce soient les références des personnages, la vidéo en direct, les parties filmées de l’enquêtrice, l’histoire type “thriller” ou l’objet même de la télé. C’est un élément sur lequel j’ai appuyé ma réflexion et qui tisse le fil rouge de la pièce.
C’est l’assemblage des deux – théâtre et cinéma – que je veux donner à voir aux spectateurs et aux spectatrices, ainsi qu’une réflexion sur la violence, la colère des femmes, qui sont tout aussi intrinsèques que celles des hommes, le tout avec humour et décalage.
J’ai ainsi utilisé la figure de Claude François comme représentant de l’oppression patriarcale et la Claudette comme le modèle ultime de la femme parfaite. Je transpose donc ça plus largement avec la pression sociétale qui pèse sur les femmes, ce que doit être la féminité etc. C’est sur le décalage entre le sujet lourd, l’ambiance clinique de l’interrogatoire et les chansons enlevées, rythmées et kitsch de “Cloclo” que je base ma mise en scène.

PRIX DU PUBLIC

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EXTRAIT
Si j’étais un garçon tout se passerait mieux.
On m’emmerderait moins.
“Attention, les gros mots c’est laid dans la bouche d’une fille”.
Je vous emmerde, c’est vous qui êtes laids.
Moi je ne suis pas belle comme le jour ou comme l’amour et je n’ai pas envie de l’être.
Quand on me voit on ne pense pas à une fleur et quand on voit une fleur on ne pense pas à moi.
Peut être qu’en voyant du béton on pourrait penser à moi.
Du béton frais.
Celui dans lequel le moindre faux pas peut laisser une trace à vie.
Celui qui se durcit en une nuit.
Celui qui est inégal, caillouteux.
Celui contre lequel on se rape si on est maladroit.
Celui qui écorche.
Celui qui tue

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