Céline, derniers entretiens
Louis-Ferdinand CélinePrésentation
LES 2 DERNIÈRES
Nouvelles prolongations
Au bout du voyage, Céline - l’abominable homme des Lettres - se confie aux derniers journalistes qui se risquent jusqu’à son ermitage de Meudon, attirés par le pittoresque décati du personnage, son humour féroce et sa lucidité impitoyable sur l’homme en général et ses contemporains en particulier.
Tout y passe : l’enfance au passage Choiseul, les années d’initiation, la vocation médicale, ses débuts fracassants en littérature, les grandeurs et misères du monde des Lettres, ses errements idéologiques et son délire de persécution, son rejet de la vie moderne et décadente... jusqu’aux prédictions comico-apocalyptiques de l’arrivée prochaine des chinois à Cognac !
Informations sur le lieu
La presse en parle
Stanislas de la Tousche est très impressionnant, bluffant. Il incarne Céline à la perfection. / LCP - 07/02/2018 - Christophe Combarieu
Un éclairage magnifique. Une ressemblance avec Céline stupéfiante, saisissante. / CNews - 15/04/2018- Thierry Fréret
C'est une formidable leçon de théâtre. Admirablement joué. (à écouter sur ce lien) / France culture - 24/02/2018 - Eugénie Bastié
Distribution
Coréalisation Les déchargeurs / Canal 33
Multimédia
Notes & extraits
A PROPOS DU SPECTACLE
« Dieu nous l'a mis sur terre pour qu'il nous fasse du tapage. » En 1933 Georges Bernanos saluait à sa manière la sortie tumultueuse de Voyage au bout de la nuit.
Aujourd'hui, plus d'un demi-siècle après sa mort, Louis-Ferdinand Céline continue de diviser. Autour de l’homme et de l’oeuvre, la polémique perdure. Génie ou salaud, que faire de cet inclassable ?
En s'immergeant totalement dans ce personnage controversé, Stanislas de la Tousche nous le livre entier dans son humanité complexe, entre autodérision, lucidité et aveuglement.
MOT DU METTEUR EN SCÈNE
Céline – Meudon – 60
Lecteur assidu de cet inclassable original, j’ai été saisi par l'évidente théâtralité du personnage telle qu'elle apparaît dans les rares entretiens qu'il a donnés pour la télévision à la fin de sa vie. Il y a de "l'acteur" dans sa voix, sa gestuelle, ses ruptures incessantes. Destouches joue à Céline avec un savoureux mélange de rouerie et de sincérité. Seul en scène, assis devant nous, Stanislas de la Tousche serre au plus près ce personnage que Louis-Ferdinand Céline s’est construit au fil des années.
Je suis parti des traces visuelles et sonores qui ont contribué à forger cette image collective de l’auteur du Voyage au bout de la nuit – celle d’un clochard raffiné dont les accents gouailleurs résonnent sur fond de sifflements d’oiseaux, d’aboiements et de pas de danse et de gammes virevoltantes. La mise en scène recrée et transpose, au moyen d’une bande son poétique et colorée et d’incursions vidéo inspirées d’images de l’époque, l’univers familier de Céline à Meudon en 1960.
Les voix et les corps des interviewers sont délibérément occultés. Leur présence muette est figurée par deux sièges en avant du plateau. Le spectateur s’y projette et recompose mentalement leurs questions. Au travers de cette écoute active, une intimité jubilatoire se tisse avec l’écrivain qui se livre. J’ai souhaité aussi conclure ce spectacle en interrogeant l’onde de choc persistante de la figure célinienne dans l’univers médiatique contemporain. Comment interrogerait-on Céline aujourd’hui ? Que vaudrait sa parole dans un talk-show en prime time ?
Géraud Bénech
EXTRAITS
Je suis parti dans l’écriture des livres sans vouloir obtenir une notoriété quelconque. Je pensais simplement en tirer un honnête bénéfice pour me payer un petit appartement dont j’avais bien besoin à l’époque. Et puis les choses se sont développées de telle façon que la vie d’humble médecin est devenue impossible et m’a compliqué de plus en plus la vie. Si bien que j’ai été de difficulté en difficulté, jusqu’au moment où je me suis permis de m’occuper de politique et ce fut évidemment le signal d’une ruée d’un hallali qui me poursuit encore, voilà ce que j’ai voulu dire.
On essayerait d’élever des cochons comme on élève les hommes personne n’en voudrait. Pensez, des cochons alcooliques ! Ils ne sont plus que des appareils digestifs. Péniblement, vous retrouvez un être au fond de cette bouillabaisse alcoolique et fumeuse. C’est sans intérêt n’est-ce pas, vous avez affaire à des monstres. Ils sont embrogués c’est fini… Il y a quelques jacotages, quelques bafouillages, des grosses vanités, une décoration, et pis une académie, les voilà satisfaits.
Les gens n’aiment pas le cinéma et ils n’aiment pas le théâtre ils s’ennuient plus ou moins voilà surtout. On dit qu’une pièce est bonne quand elle ennuie moins qu’une autre n’est-ce pas c’est tout mais elle n’amuse pas. Ce qui amuse ça serait qu’à la sortie du théâtre il y ait le cirque romain ouvert avec des mirmidons des gladiateurs qui se pourfendent et qui s’ouvrent vivants là, ça ça serait du spectacle, c’est ce qu’ils attendent, voilà.