Présentation

Lilith de Laetitia Lambert
Date(s) : du 13 mar 2018 au 7 avr 2018
Mardi
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Samedi
à 19h30
Durée : 1h20

DERNIÈRE SEMAINE !

C’est un match. Du ping-pong. Tu affutes tes arguments. J’aiguise les miens.

Une femme et un homme, couple illégitime, partent pour un voyage dont elle seule connaît la véritable destination.
La route qui défile devient une excitante occasion de se livrer, de parler de sexe et d’amour, de confronter leurs différences et de faire tomber les masques.
Comme si le temps d’un voyage, cette femme et cet homme, pourtant singuliers et modernes, devenaient des figures mythiques, représentants de leur sexe, de leur cause : comme si Lilith et Adam allaient finalement au bout de quelque chose...

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Informations sur le lieu

Salle Vicky Messica
Les Déchargeurs
3, rue des Déchargeurs
RDC Fond Cour
75001 Paris

La presse en parle

A grands renforts d'arguments affûtés et aiguisés, l'auteure incarne sa touchante Lilith. / Le Journal du centre - 01/03/2018 - Lison Lagroy

Grâce à la scénographie pleine de poésie à l'interprétation, on prend grand plaisir au spectacle. / L'Obs - n°2786 / 29/03/2018 - Jacques Nerson

Une force corrosive des mots enveloppée dans une mise en scène douce et secrète. Une belle mise en images théâtrale, des mots coupants, comme on en entend rarement au théâtre. / Politis - n°1493 - 07/03/2018 - Gilles Costaz

Distribution

Production 2L Cie, Coréalisation 2L Cie / Les Déchargeurs

Multimédia

Notes & extraits

MOT DU METTEUR EN SCÈNE
Ce qui m’a immédiatement frappée, c’est le filigrane qui parcourt tout le texte de Lætitia avec son personnage de Lilith. Une voix féminine qui expose son point de vue même si on ne lui a pas demandé, cela mérite que l’on s’arrête et que l’on plonge dans les méandres (torturés ou pas) du personnage.

Le personnage de Lilith désire de toutes ses forces sortir du carcan de ces stéréotypes et conditionnements auxquels nous sommes toutes et tous soumis. Elle aimerait faire bouger les lignes. Il me semble que c’est bien là son vœu le plus cher. Et sans doute ce qui la meut et sous tend tous ses actes.

Il me semble, encore plus aujourd’hui, nécessaire d’éclairer notre Lilith dans la perspective de son rapport à Adam et aux femmes de la genèse. Son rapport à la féminité, au féminin, à la procréation, à la maternité, au désir...

En tant que femme je me suis reconnue et même projetée dans « Lilith », et j’ai eu envie de m’en saisir et de faire entendre ce texte, de le mettre en scène (et en images) mais il s’agit pour moi d’aller au delà de ce moment de vie, de ce moment d’intimité, de la fracture de cet être pour atteindre la dimension symbolique. Elle se doit d’avancer, c’est vital. Son prétexte, c’est sa fracture, son combat de chaque instant pour trouver sa place, dépasser le quotidien. L’important est de veiller à éviter le piège et ne pas tomber dans les mêmes stéréotypes que ceux décriés pour défendre son point de vue et faire entendre une parole qui, sans jamais être vulgaire, est quand même crue, directe, dérangeante probablement, osée c’est certain, ce sera le premier challenge.

Le second sera de faire exister l’habitacle d’une voiture et la notion de trajet, de route qui défile.

Lee Fou Messica

EXTRAIT
Septième tableau.

LUI
Tu peux dire ce que tu veux, faire la maline avec tes copines ou quoi, au fond, c’est compliqué, je veux dire, le sexe, pour tout le monde. (à voix basse) Et puis quelque part au fond ça fait peur une femme qui jouit.

ELLE (sursautant)
Quoi ?

LUI
En tout cas moi, quelque part, ça me fait peur…

ELLE
Comment ça quelque part ?

LUI
Enfin j’aime bien, j’aime beaucoup même, une femme qui jouit, c’est magique tu vois, genre super fort, qui tremble avec des cris et tout, mais quelque part ça fait peur, en même temps.

ELLE
Ben non je vois pas du tout. Où ça quelque part ?

LUI
Ben je sais pas. Au fond.

ELLE
Ah. Et au fond de quoi ?

LUI
Parce que tu peux pas t’empêcher de te dire si elle jouit comme ça avec moi, elle jouit aussi comme ça avec les autres...

ELLE
Ah. Et c’est un problème ça ?

LUI
Ah oui, c’est un problème … ça.

ELLE
Attends, attends, attends. Ce que tu es en train de me dire c’est que quelque part c’est plus rassurant une femme qui jouit pas… Trop ?

LUI
Ben quelque part, oui, c’est bien ce que je dis.

ELLE
Incroyable. Comme quand on réalise que son psy, il reçoit d’autres patients.

LUI
Oui voilà ! Pareil !

ELLE

Incroyable. Donc toi par exemple, qui te mets une pression de ouf pour faire jouir, puisque tu penses que c’est à toi de tout faire là dedans, et bien après, quand c’est le cas, que ça marche, ça t’angoisse. C’est bien ça ?

LUI (ironique)
Quelque part oui.

ELLE
Whaou. Genre inextricable le truc.