Les Soliloques du pauvre

Jehan-Rictus

Présentation

Les Soliloques du pauvre de Jehan-Rictus
Date(s) : du 8 Jan 2019 au 9 fév 2019
Mardi
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Samedi
à 21h30
Durée : 1h10

Un pauvre, un miséreux, un oublié de la société clame, proteste les misères du peuple. Muni de son verbe gouailleur, il s’insurge face à une société ignorante, sans pitié pour les pauvres gens, les délaissés, les laissés-pour-compte.
En 1885, Jehan-Rictus (anagramme imparfaite de Jésus-Christ) scandait pour la première fois ses poèmes dédiés au pauvre peuple. L’histoire considère ces poèmes comme l’ancêtre du rap. L’argot qui se déploie, « la géniale déformation de la langue » comme dira Stéphane Mallarmé est un cri de douleur, de révolte et de vie.

La représentatation du mardi 15 janvier sera suivie d'un échange avec l'équipe du spectacle

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Informations sur le lieu

Salle Vicky Messica
Les Déchargeurs
3, rue des Déchargeurs
RDC Fond Cour
75001 Paris

La presse en parle

C'est obligatoire, moderne, fulgurant. Il faut s'y ruer. / France 3 Nouvelle-Aquitaine
Pierre-Yves Le Louarn nous marque de façon inattendue. / RCF Limousin
Cette langue du poète montmartrois, Pierre-Yves Le Louarn semble la parler depuis toujours. Il s'empare de ces poèmes. Il les crie, les rit, les pleurs. / Le Canard enchaîné

Distribution

Texte
Mise en scène
Comédien(s)
Lumières
Crédit Photo Visuel

Production La Reine blanche - Les Déchargeurs / Le Pôle diffusion

en accord avec le Théâtre de la Passerelle

Multimédia

Cliquez sur l'image pour consulter le dossier
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Notes & extraits

LE MOT DE L’AUTEUR, lettre de Jehan Rictus au jeune poète Anatole Belval-Delhaye
Voyons, vous qui venez du Peuple : lâchez-moi la langue académique et quittez les brassards, cuissardes, jambières et autre harnais. Autrefois il n'y avait aucun divorce entre la langue populaire et la langue poétique : c’est bien certain. Encore un fois la poésie n’est pas un pensum richement rimé mais une émotion intime transcrite rythmiquement.

LE MOT DU METTEUR EN SCÈNE
L’Europe peut se réjouir car bientôt, les migrants ne mourront plus en mer, c’est dans le désert que l’on retrouvera leurs corps ensablés. Comme Gaston Couté, son équivalent campagnard, c’est une voix vraie, une voix de misère et de révolte. Il naît en 1867 à Boulogne-sur-Mer, son père quitte la maison quand il a 6 ans, sa mère folle, le maltraite.
Mieux vaut la rue que sa mère. Commence alors une vie d’errance. Ce qu’il veut, c’est dire la vérité de sa jeunesse passée dans la rue, sans rien trahir de sa souffrance. C’est sur cette expérience là que se fondera sa poésie ! Et pour dire la rue, la faim, le froid, la solitude, il faut inventer une forme nouvelle. Et d’abord, arrêter les alexandrins. Personne ne jacte en douze pieds dans la rue. L’octosyllabe ressemble bien davantage au parler de tous les jours.

On s’en fout du bon français. Ce qu’il faut faire entendre, c’est l’argot des miséreux, l’accent du faubourg. Ainsi naissent les Soliloques du pauvre dans un français bourré de fautes et d’images que tout le monde peut comprendre. Ses soliloques, ses monologues, ses poèmes, il les dira sur scène, dans un cabaret, comme Aristide Bruant. Gabriel Randon, son vrai nom, ça ne va pas, et puis c’est le nom de sa mère. Il lit François Villon.

Un vers retient son attention « Je ris en pleurs et attends sans espoir ! ».
Il sera les deux premiers mots du vers en vieux français : Jehan Rictus, avec un trait d’union, car ce n’est pas un nom propre, mais presque une devise.
Michel Bruzat