La Chute

Albert Camus

Présentation

La Chute d' Albert Camus
Date(s) : du 30 sep 2014 au 22 nov 2014
Mardi
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Samedi
à 21h15
Durée : 1h20

Il est trop tard maintenant, il sera toujours trop tard. Heureusement. Albert Camus

À Mexico-City, petit bar louche d'Amsterdam, un consommateur, qui se présente sous le nom de Jean-Baptiste Clamence comme ancien avocat et actuel juge-pénitent..., engage la conversation avec un compatriote de passage. Après l'avoir raccompagné, Clamence le quitte devant un pont qu'il s'est juré de ne plus franchir la nuit..., et lui donne rendez-vous pour le lendemain.

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Informations sur le lieu

Salle Vicky Messica
Les Déchargeurs
3, rue des Déchargeurs
RDC Fond Cour
75001 Paris

La presse en parle

Absolument remarquable, j'ai beaucoup aimé l'interprétation d'Ivan Morane / Le Masque et la plume

Très beau spectacle, il y a une espèce d'exploit, de joie de Morane avec ce texte si bien écrit / Le Masque et la plume

Moment de saisissement et de plénitude dramatique. C'est magnifique / Le Figaro

C’est la beauté d’un texte enivrant servit par un comédien déchirant qui met en lumière l’intelligence d’un Camus rongé par le doute / Vaucluse Matin

Distribution

Texte
publié aux éditions
Mise en scène
Comédien(s)
Assistant mise en scène
Crédit Photo Visuel

Coréalisation Les Déchargeurs / le pôle diffusion en accord avec Réalités/cie Ivan Morane

Le spectacle bénéficie de l’aide de la Spedidam.

Réalités/cie Ivan Morane bénéficie de l’aide au fonctionnement du Conseil général du Val-de-Marne et d’une résidence de création et d’accompagnement au théâtre Les Déchargeurs.

Avec le soutien de :

Multimédia

Dossier de diffusion
Dossier de diffusion
Revue de presse
Revue de presse

Notes & extraits

Note d’intention

En cinq journées et soirées, tels les cinq actes d’une pièce de théâtre, Clamence, « le » personnage de La Chute va réussir à, petit à petit, confronter le lecteur – ici le spectateur – à lui-même. Ne revenons pas sur la motivation conjoncturelle de l’écriture de La Chute : le règlement de compte bien connu avec les existentialistes, ni sur le fait que Clamence est une sorte de « double » de Jean-Paul Sartre. Caricature consciente des existentialistes, puisqu’il se définit lui-même comme « prophète vide pour temps médiocre » ! Et l’on sait que la justice, la vérité, la liberté, ces valeurs tournées en dérision par Clamence, sont essentielles de la pensée et de la morale de Camus. Intéressons-nous plutôt à la résonnance de ce grand texte dans le monde d’aujourd’hui : il s’agit avant tout, je crois, d’une interrogation sur la culpabilité de l’homme : Sens de mon oeuvre : tant d’hommes sont privés de la grâce. Comment vivre sans la grâce ? Il faut bien s’y mettre, et faire ce que le christianisme n’a jamais fait : s’occuper des damnés (Albert Camus -Carnets II).
En ce sens, Clamence présente une réelle filiation avec les personnages de Dostoïevski : tourmenté, ironique, cynique même, et parfois manipulateur puisque le but de sa confession est aussi (avant tout ?) de répendre chez son auditeur le poison de la culpabilité… Il monte un procès quasi kafkaïen, et y joue tous les rôles : accusé, avocat de la défense, avocat de l’accusation, procureur... Et, grâce au génie de Camus, le tribunal s’élargit à l’échelle du monde, et c’est en cela que le propos de cet ouvrage est si passionnant encore en 2013. J’ai demandé à Silvia Lenzi d’être en scène à mes côtés et de réfléchir aux musiques (de toutes époques, du baroque au free jazz en passant par Vivaldi) et aux bruitages qui pourraient non m’accompagner, mais contribuer à transmettre ce texte fascinant et intemporel d’Albert Camus.
Placé à l’extrémité d’une scène qui ne comportera pour tout décor qu’un fauteuil à transformation (devenant chaise longue, lit…) situé au centre de l’espace, elle pourra aussi être vu comme la femme mystérieuse qui se jette dans la Seine, personnage muet mais réagissant physiquement aux mots de Camus.

Ivan Morane

Extrait

Ne sommes-nous pas tous semblables, parlant sans trêve et à personne, confrontés toujours aux mêmes questions bien que nous connaissions d’avance les réponses? Alors, racontez-moi, je vous prie, ce qui vous est arrivé un soir sur les quais de la Seine et comment vous avez réussi à ne jamais risquer votre vie. Prononcez vous-même les mots qui, depuis des années, n’ont cessé de retentir dans mes nuits, et que je dirai enfin par votre bouche : « O jeune fille, jette-toi encore dans l’eau pour que j’aie une seconde fois la chance de nous sauver tous les deux ! » Une seconde fois, hein, quelle imprudence ! Supposez, cher maître, qu’on nous prenne au mot ? Il fautdrait s’exécuter. Brr... ! l’eau est si froide ! Mais rassurons-nous ! Il est trop tard maintenant, il sera toujours trop tard. Heureusement.