I feel good (reprise)
Présentation
Une comédie sous morphine... Le temps d'un évanouissement de 29 secondes.
La rencontre hallucinée entre un homme et une femme, le temps d’un bref évanouissement de 29 secondes dans un service de réanimation. Dans cette comédie sous morphine, les secondes durent des heures, la douleur côtoie une furieuse envie de danser. Passé, présent et futur se confondent pour laisser apparaître désirs et regrets. Et aussi une fouine.
Informations sur le lieu
La presse en parle
Une écriture originale et une mise en scène sobre et efficace / France Culture - Un autre jour est possible
Le choix de Philippe Lefait / France télévisions, Culturebox - Des mots de minuit
Une création drôle et émouvante / Le Parisien
Un récit singulier et troublant / JDD.fr
Pascal Reverte et Aude Léger interprètent avec talent, vérité et pudeur, une ode à la vie intelligente, pétillante et poignante / La Terrasse
Distribution
Coproduction Le tour du Cadran / la Manekine - Coréalisation Les Déchargeurs / Le tour du Cadran en accord avec la Manekine et le Pôle diffusion
Le tour du Cadran reçoit le soutien de la Direction régionale des affaires culturelles Hauts-de-France, la Région Hauts-de-France, le Conseil départemental de l’Oise et la Communauté des Pays d’Oise et d’Halatte.
Multimédia
Notes & extraits
MOT DE L'AUTEUR
J’avais d’abord considéré mon passage en réanimation, pronostic vital engagé, comme tellement intime que je n’imaginais pas en faire un texte de théâtre. Et puis ce souvenir a vieilli en moi jusqu’à me faire douter parfois de sa réalité. Il m’a semblé alors possible de raconter, en situant mon récit dans l’oubli des péripéties de ma maladie, en tournant le dos au témoignage et au monologue. Débarrassé de l’anecdote, je comprenais que c’était l’histoire de tout le monde. Que c’est extraordinairement banal d’être confronté à l’hypothèse de la mort. Ce qui l’est moins, c’est l’effusion des sens totalement affranchis de l’espace et du temps quand on se retrouve sous morphine. Ce réel halluciné serait mon antidote contre le pathos en me permettant l’irruption régulière de l’humour.
Pascal Reverte
Un projet conçu par Aude Léger, Pascal et Vincent Reverte
NOTE DU METTEUR EN SCÈNE
I feel good est un dialogue entre un homme et une femme en transit dans un service de réanimation, ou même un peu au-delà. Dans cet entre-deux, ils n’ont rien d’autre à faire qu’attendre : attendre la guérison, attendre la prochaine injection, attendre que le souvenir de cette attente remonte à la surface. Il n’y a pas de linéarité dans leur attente. Eux qui habitent le temps vivent passé, présent et futur simultanément. Cette suspension permet de (re)créer devant leurs yeux leur propre histoire par la parole, qui devient la seule action qui vaille. C’est cette parole agissante qui guide la mise en scène. Cet homme et cette femme deviennent au présent les protagonistes de cette comédie sous morphine : médecins, infirmières, proches, microbes... Ce mécanisme de la réminiscence ne se déroule donc pas dans l’hôpital mais bien dans la projection qu’ils en ont. Un espace mental où ils tentent de reconstruire le récit. Une antichambre, telle que l’a décrite Roland Barthes. Un «milieu de transmission» entre deux univers : celui de l’action, du monde, et celui de la chambre, lieu de silence. «L’antichambre est l’espace du langage». Cesser de parler c’est mourir assurément.
Vincent Reverte
EXTRAITS
La Fille de Semur. Qu’est ce que ça te fait d’avoir le pronostic vital engagé ?
Un Homme. Il est toujours engagé de manière générale dès la naissance notre pronostic vital, non ?
La Fille de Semur. C’est la morphine qui te rend hargneux?
Un Homme. Personne n’a jamais déboulé et ne déboulera jamais en blouse blanche avec l’air contrarié dans ta voiture pourrie pour te dire que ton pronostic vital est engagé alors que ton pneu s’apprête peut-être à crever à pleine vitesse sur la file de gauche de l’autoroute. Quand tu avales de travers dans ta cuisine. Ou que tu t’engages sur le passage piéton sans avoir vu le bus, est-ce qu’il y a oui ou non une blouse blanche pour te prévenir que ton pronostic vital est engagé ?
La Fille de Semur. Non.
Un Homme. Ben voilà. Tu as probablement déjà couru plus de risques que dans cette chambre. C’est juste que tu ne l’as pas su.
La Fille de Semur. Si le beau médecin me suit tout le temps et partout pour me le dire, j’ai rien contre.