Céline / Proust : une rencontre ?
Faire bouillir le chevreau dans le lait de sa mère
Rapprocher, confronter, opposer, les deux plus grands auteurs français du XXe siècle !
Présentation
Rapprocher, confronter, opposer, les deux plus grands auteurs français du XXe siècle !
Autour d’un repas, un seul comédien interprète ces deux personnages qui dialoguent. Les deux grands hommes ne sont pas de la même génération, ne se sont jamais rencontrés, se seraient sans doute détestés : tout les oppose mais qu’en est-il de leur rapport à leur maman ? Tous les mots que l’on entend sont les leurs, sans ajout de la part des deux adaptateurs qui ont tissé le manuscrit.
Un rapprochement jamais encore osé entre ces deux « monstres » de la littérature française !
Informations sur le lieu
La presse en parle
Distribution
Coréalisation Les déchargeurs / le pôle diffusion en accord avec Réalités/Compagnie Ivan Morane
Réalités/cie Ivan Morane bénéficie de l’aide au fonctionnement du conseil général du Val-de-Marne et d’une résidence de création et d’accompagnement au théâtre Les Déchargeurs.
Multimédia
Notes & extraits
Le mot du metteur en scène
Un seul comédien interprète les deux personnages qui dialoguent dans ce spectacle : Marcel Proust et Louis Ferdinand Céline. C’est un choix théâtral dans la mesure où la « logique » impliquait deux comédiens. Tous les mots que l’on entendra sont les leurs ; aucun ajout de la part des deux adaptateurs qui ont tissé ce matériau.
On sait qu’en France, tout se règle autour de la table, d’où l’idée du repas comme axe central du spectacle. Un repas où ces deux génies se confient leur amour pour leurs mères et grands-mères...
Une musicienne (image/présence des mère et grand-mère de chacun d’eux) accompagnera ce repas au violoncelle, à l’accordéon, à la viole de gambe, à la guitare, aux percussions, au chant... Hindemith, Marin Marais, Kodaly, Bach, chansons réalistes des années 30 amèneront l’interprète à passer de l’un à l’autre des personnages. Avec la régisseuse qui pilote depuis le plateau le son et la lumière, les interprètes enlèvent le fameux « quatrième mur » du Théâtre, et tentent cette performance en complicité avec le public
Ivan Morane
Extraits
Ma pauvre mère ! Elle me hante je ne pense guère à autre chose c’était elle la plus faible et la plus innocente elle a payé pour tout le monde. C’était une véritable martyre. Je me repends effroyablement de mes duretés envers elle. La vie m’a été atroce aussi mais je ne pense plus qu’au Père Lachaise et à me retrouver bientôt avec elle. Je la vois encore nous quittant comme un pauvre chien congédié au coin de l’avenue Junot. Elle est enterrée au Père-Lachaise, allée 14 division 20… Marguerite Louise Céline Guillou… elle est morte de chagrin de moi et d’épuisement d’effort du cœur… des palpitations, d’inquiétudes… nous l’avons vue partir un soir, elle a pris la rue Durantin, puis la descente vers Lamarck… et puis ce fut tout, pour toujours.
Louis-Ferdinand Céline
Ma mère ne vint pas. Et pour la première fois je sentais qu’il était possible qu’elle vécût sans moi, autrement que pour moi, d’une autre vie. Elle allait habiter de son côté avec mon père à qui peut-être elle trouvait que ma mauvaise santé, ma nervosité, rendaient l’existence un peu compliquée et triste. C’était peut-être aussi le premier essai d’une existence à laquelle elle commençait à se résigner pour l’avenir, au fur et à mesure que les années viendraient pour mon père et pour elle, d’une existence où je la verrais moins, où, ce qui même dans mes cauchemars ne m’était jamais apparu, elle serait déjà pour moi un peu étrangère, une dame qu’on verrait rentrer seule dans une maison où je ne serais pas, demandant au concierge s’il n’y avait pas de lettres de moi.
Marcel Proust