Comment va le monde ? (reprise)

Marc Favreau

Présentation

Comment va le monde ? (reprise) de Marc Favreau
Date(s) : du 8 mar 2018 au 31 mar 2018
Mardi
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Samedi
à 21h30
Durée : 1h10

Le devoir de l’art est de fracasser les consciences. Louis Calaferte

Parce qu’il a toujours eu envie de protéger la terre, ce grand clown existentiel avec ses chaussures trouées, il s’évade. Lui il n’a rien, ce clown naïf nous fait partager sa vision du monde, il joue avec les maux / mots de la terre. La grande force de Sol, c’est d’être rien, ça lui permet de jouer à être tout. Il est le plus petit commun dénominateur, c’est-à-dire qu’il a en lui, quelque chose de chacun de nous. Tout le monde finit par se reconnaître en lui. Pourquoi ? Parce qu’il est plus que jamais nécessaire de faire entendre les mots de ce clown/clochard, humaniste, qui nous parle de l’état de la planète, de la consommation. Simplicité, liberté, folie, note bleu mélancolique dans les yeux...

La représentation du mercredi 14 mars sera suivie d'un échange avec l'équipe du spectacle, venez nombreux c'est en entrée libre !

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Informations sur le lieu

Salle Vicky Messica
Les Déchargeurs / Le Pôle
3, rue des Déchargeurs
RDC Fond Cour
75001 Paris

La presse en parle

Coup de cœur .. / France Bleu Vaucluse – Michel Flandrin

Coup de cœur : M. Thomas s’est glissée dans la peau de Sol avec une maestria bouleversante. Léger et profond, aérien et terrien. Il y a du Coluche là-dedans, du sens et du non-sens, et un regard très singulier sur ce monde qui s’assèche "jusqu’à l’épuigisement" / Midi Libre - Arnaud Coucomont

Distribution

Texte :
Mise en scène :
Comédien(s) :
Lumières :
Décors :

Production Les Déchargeurs / Le Pôle diffusion en accord avec le Théâtre de la Passerelle

Avec le soutien de :

Multimédia

 
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Notes & extraits

AVANT PROPOS
J’aimerais que le Théâtre soit une chose naturelle et jubilatoire ; toujours rebelle, insoumis, toujours continuer d’exiger la lune, continuer à mordre, envisager le théâtre comme un lieu de respiration. Que la parole prenne corps et que les corps prennent parole. Le théâtre dans un monde de machines, d’argent et de médias qui mettent à mal l’imaginaire, m’apparaît comme garant d’un moment vivant de parole. Chaque création est l’occasion vitale pour moi d’explorer un monde de nouvelles voies au risque de me perdre. Théâtre de foire, de tréteaux, public voyeur, attentif, auteur décisif : qu’ensemble, nous soyons bouleversés et heureux. Au théâtre de la Passerelle, à Limoges, j’ai choisi le cercle pour la chaleur humaine, le partage de l’amitié, pour les imprévus, pour la sensualité du contact, pour la joie fraternelle. J’ai choisi l’arène pour s’apprivoiser, pour créer des liens.

Michel Bruzat

MOT DU METTEUR EN SCENE

Parce qu’il a toujours eu envie de protéger la terre, ce grand clown existentiel avec ses chaussures trouées, il s’évade. Lui il n’a rien, ce clown naïf nous fait partager sa vision du monde, il joue avec les maux / mots de la terre. Il recrée un langage étourdissant, il nous fait toucher les aberrations de notre société. Spectacle qui emprunte au cirque un défroqué de clown et au théâtre un verbe. Il roule les mots comme d’autres leurs cigarettes. Son moteur c’est le verbe. Les mots éclatent, pirouettent, il les maquille, les défait, les remonte. Dans sa bouche les mots fleurissent ; il révèle le sens caché du langage. Chaque mot est une fusée qui éclate sans jamais blesser. Il a les couleurs du cirque, il fabrique un univers, il est énergie, puissance, il est hors la loi. Il détraque la logique, il transgresse, il tue de rire. Imagination. Il raconte ses « nos » malheurs, son « notre » enfance. « Ses parents, c’étaient plutôt des transparents ». Il a suivi seulement les cours de récréation. Il n’a pas eu la chance d’aller à l’université. Il se définit comme un presque rien. Il nous dit nos quatre vérités, il rit de moi. Ce n’est plus de lui qu’il parle, c’est de moi. Un sourire. Je ris aux éclats de moi et des autres. On est tous Sol seul au fond de soi et qu’il est le pôvre petit moi de chacun. Il se décarcasse pour que la vérité éclate. Il n’a pas d’amis, rien que des mots, il débouche sur la poésie pure. Liberté. La grande force de Sol, c’est d’être rien, ça lui permet de jouer à être tout. Il est le plus petit commun dénominateur, c’est-à-dire qu’il a en lui, quelque chose de chacun de nous. Tout le monde finit par se reconnaître en lui. Pourquoi ? Un exemple de qualité, sans emphase, sans ostentation, avec humilité. Il insuffle au langage une énergie. Poète philosophe, médecin de l’esprit, menuisier, jardinier, autodidacte. Dans une époque secouée par toutes sortes de crises, cultivé, il transcende avec un grand éclat de rire. As du coeur, poète, rêveur, il rejoint le clown et l’Auguste. On s’enrichit à son contact. Enfant, il va jusqu’à l’absurde et dissèque ce petit peuple de tous les jours. Ce n’est pas une mise en accusation mais un constat témoin, malin. Il pose les questions, soulève des interrogations. Plus que jamais nécessaire de faire entendre les mots de ce clown/clochard, humaniste, qui nous parle de l’état de la planète, de la consommation. Simplicité, liberté, folie, note bleu mélancolique dans les yeux…. Et Marie lève la tête comme si le ciel lui parlait. Elle ne ressemble à personne, c’est fou comme j’aime. J’aime sa gaieté et sa mélancolie, ce vide et ce plein en elle. Un clochard aux traits d’un clown triste s’en va faire son « promening » au milieu des mots. Il recrée tout un langage qui distrait le quotidien de sa banalité. Il dissèque la société et ses multiples aveuglements. Un marginal qui découvre le monde et le recompose avec humour. Tout est tourné en dérision avec délicatesse.
Michel Bruzat

EXTRAIT

La purée culture

Quand j’a vu le jour, c’était la nuit,
la peur m’a pris
et m’a gardé ;
pôvre petit moi, j’étais tout bleu,
tout bleu de peur très apeuré.

J’aurais aimé être désiré,
j’aurais désiré être aimé,
mais quand on n’est qu’un rejeton
c’est normal qu’on soye rejeté.

Quand je miaulais wa wa wa wa
ma nourrissante me nourrissait,
bourrait bourrait mon tube conscient
avec de la bouillie pour les chats.

Elle me disait t’en as de la chance
d’avoir rien qu’une bouche à nourrir ;
manger manger la bonne purée
c’est ça la vraie purée culture !