99 jours, les troubles

Festival Avignon Off 2010 - Théâtre Buffon - 13h25

L’histoire d’une révolte et d’une victoire possible.

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Auteur(s)

Jean-Baptiste Platel / Catherine Lecor & William Herremy

Metteur(s) en scène

William Herremy & Catherine Lecor

Compositeur(s)

Philippe Malard

Production

Oui théâtre

Salle

la luna du 08 au 31 juillet 2010 à 14h25.

Durée

1h

Avec

Hervé Mahieux, Marie Daguerre, Stéphane Jourdier

Eclairagiste(s)

Guillaume Giraudo

Résumé

Le spectacle 99 Jours, les troubles ressemble à un cri rassembleur, inévitable. Du travail de la nacre naît l’histoire d’une révolte, d’une résistance, d’une victoire possible. Il y a cent ans, dans l’Oise, ce cri a été entendu par la France entière et bien au-delà. Une épopée vigoureuse sur la rencontre du citoyen avec la solidarité d’où émergent parfois la trahison, la colère mais aussi le désir de fraternité, la confiance et la puissance de vie. Quelques notes, des rires, un accordéon, le plaisir de l’instant en partage…

99 Jours, les troubles from Le Pôle Diffusion on Vimeo.

Résumé

Au début du vingtième siècle, le sud de l’Oise, à 50 km de Paris, se consacre à l’industrie de la nacre, la tabletterie et la boutonnerie. La tabletterie apparaît au dix-septième siècle dans la région de Méru. La proximité de Paris et une clientèle friande d’objets de luxe expliquent cette implantation.
Le tabletier travaille principalement l’os, l’écaille, la nacre et les bois exotiques. Il fabrique des objets tels que les éventails, les dés, les dominos, les tables de jeux et les accessoires de toilette. Au début du vingtième siècle, la boutonnerie est devenue la principale activité d’une vingtaine de communes. La nacre utilisée pour la boutonnerie provient du Pacifique et de l’Océan Indien. Vers 1900, un nouveau coquillage est introduit : le troca.
« C’est que si la nacre franche coûte de 3 à 7 francs le kilo, le troca ne coûte que 50 à 70 centimes. La différence de prix est énorme et la différence de qualité n’est appréciable que par les connaisseurs… Que l’on songe aux bénéfices que procuraient les prix de vente du bouton de troca passant pour de la nacre ! »
Jean-Baptiste Platel, 1909, les troubles de Méru

La productivité augmente et des fortunes naissent en peu de temps. Plus de 10 000 ouvriers travaillent le bouton et la concurrence bat son plein. Pour grossir leur marge malgré la concurrence, les patrons baissent les salaires de leurs ouvriers, parfois jusqu’au tiers. Le 3 mars 1909 le fabricant d’Andeville décide d’une nouvelle réduction de salaires : une grève se propage, le conflit embrase toute la région et ce mouvement de révolte durera 99 jours.
Cette grève aura un retentissement international. Rarement, en effet, une lutte ouvrière a atteint une telle dimension, une telle force, une telle unité, une telle dureté aussi dans sa répression. Des opérations militaires sont supervisées par le général Joffre et l’armée va jusqu’à occuper Méru. Les troubles de Méru font la une des journaux Le Petit Parisien, Le Petit Journal, Le Matin, L’Humanité, La Vie ouvrière, Le Journal. Au point de devenir l’un des
symboles de la résistance face à Georges Clémenceau « le briseur de grèves ».

Après trois mois de lutte, des accords sont signés et certains grévistes condamnés. Jean-
Baptiste Platel, leader syndicaliste, est condamné à 6 mois de prison pour faits de grève.
« On entasse facilement 15 ouvriers là où raisonnablement on pourrait en mettre 8...
A 35 ans, tous les ouvriers sont asthmatiques en raison de la poussière qu’ils respirent... »
1909, les troubles de Méru, de Jean-Baptiste Platel, est le récit de cette grande grève, également au coeur d’un ouvrage publié un siècle plus tard, Les Boutonneries oubliées : de Méru au Bas-Berry de Gérard Coulon.