Boris Vian

Il n'est pas de mois sans qu'une pépite nous soit révélée / Le Figaro

Prix, Récompense

Formation

Boris Vian naît dans la région parisienne en 1920. Victime d'un rhumatisme articulaire aigu à l'âge de 12 ans, il en garde une insuffisance cardiaque et le désir de vivre intensément chaque instant. Boris Vian intègre l'École centrale en 1939
dont il sort diplômé en 1942. A l'issue de ses études, il travaille, jusqu'en 1946, comme ingénieur. Cependant, passionné de musique, en particulier de jazz, il passe le plus clair de son temps dans les clubs de Saint-Germain-des-Prés. Il s'y
fait connaître comme trompettiste et rédige des articles dans plusieurs journaux de jazz dont Jazz Hot. Il est également directeur artistique chez Philips.
Vian est influencé par le mouvement existentialiste, auquel il contribue dans sa Chronique du menteur, au sein de la revue de Sartre les Temps modernes. Certaines de ses oeuvres font également de lui un écrivain surréaliste. Sous le pseudonyme de Vernon Sullivan, il a publié de nombreux romans parmi lesquels, J'irai cracher sur vos tombes (1946) qui traite du racisme, de la violence et de la sexualité.
Particulièrement cru, sombre et violent, le roman fera scandale et sera interdit. 1946 est également l’année de parution de son plus célèbre roman, L'Ecume des jours. Les oeuvres écrites sous son vrai nom rencontrent moins de succès, bien que Boris Vian les considère comme plus importantes sur le plan littéraire. L'échec de l'Arrache-coeur (1953) le convainc d'abandonner la littérature. Il a souvent utilisé d'autres pseudonymes, parfois sous la forme d'une anagramme, pour signer une multitude d'écrits.
Au début des années 50, Vian se consacre beaucoup au théâtre. C’est en 1957 qu’il écrit sa dernière pièce de théâtre : Les Bâtisseurs d’empire ou le Schmürz, publiée en février 1959 par le Collège de Pataphysique. A partir de 1954, Boris Vian commence à consacrer beaucoup de temps à la chanson. Il écrit plusieurs centaines de chansons, comme Le Déserteur. Il les interprète ou bien les propose à des chanteurs tels que Henri Salvador ou Juliette Gréco.
Boris Vian meurt d'une maladie cardiaque le 23 juin 1959. Il fut à la fois ingénieur, écrivain, poète, critique et musicien de jazz, parolier et chanteur. Il fut aussi scénariste, traducteur (anglo-américain), conférencier, acteur et peintre. Touche à tout de génie, Boris Vian a vécu en restant inconnu du grand public. Ce n'est qu'en 1962, trois ans après sa mort, que son oeuvre rencontre ses lecteurs. Certains de ses ouvrages sont désormais des classiques de la littérature française, étudiés dans les écoles et analysés dans les facultés. Son refus du réalisme, son goût de l’absurde, son esprit ludique mêlé de
désespoir, sa résistance aux règles en vigueur, son esprit de révolte, son refus de la morale et son univers onirique font de lui un funambule entraînant le lecteur dans "une farandole de mots qui réveillent l'imaginaire". Comme le note Michel Rybalka qui publia sur lui un essai en 1969, le succès de Vian excède le cas de la littérature pour acquérir une dimension sociologique. Boris Vian incarne à jamais l'esprit libre ayant fait fi des contraintes pour prôner la libération de l'esprit. Sa modernité n'est plus à démontrer.