Ecrivain, traducteur et auteur dramatique français d'origine russo-arménienne
Il naît dans une riche famille d'origine arménienne. Le petit Arthur n'a que 4 ans quand ses parents quittent la Russie en 1914 pour l'Allemagne, puis Genève et Mayence. La famille subit un important revers de fortune en 1917 pendant la Révolution d'Octobre. Joueur obsessionnel, le père se suicidera en 1933 après avoir perdu le reste de ses biens au jeu.
Comme de nombreux Russes fortunés de l'époque, le jeune Arthur est élevé en français. Il fait ses études en Suisse et en Allemagne. Dès 1924, il s'installe à Paris où il fréquente les milieux surréalisteset participe à la publication de la revue Discontinuité. Il écrit à cette époque sa toute première pièce Mort chaude.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, il se réfugie à Marseille, mais est arrêté, puis détenu pendant six mois au camp de concentration d'Argelès-sur-Mer pour propos hostiles à l'égard du régime de Vichy.
La guerre d'Algérie pendant la seconde moitié des années 1950 radicalise l'écrivain qui, dans « les années 60, adhère au communisme, puis - après 1968 - à divers courants d'extrême-gauche. ». En 1964, pendant un cycle de conférences données aux États-Unis sur la littérature française et le théâtre moderne, il prend part à des manifestations contre la guerre du Viêt Nam. Au cours de cette période, en parallèle à l'écriture de ses pièces de théâtre, il signe plusieurs traductions de grands classiques romanesques et théâtraux russes, allemands et suédois. Mais de graves ennuis financiers, causés par des problèmes fiscaux, le font sombrer peu à peu dans l'alcoolisme.
Le théâtre d'Adamov, d'abord influencé par le surréalisme, se rattache au courant du théâtre de l'absurde. Subissant ensuite l'influence de Brecht, il écrit des œuvres ouvertement « politisées » à partir du milieu des années 1950 avec ses pièces Le Ping-Pong, qui dénonce les vaines illusions que fait miroiter l'argent symbolisé par une machine à sous dans un café, et Paolo Paoli, qui fait le procès de la petite-bourgeoisie. Dans ses dernières œuvres, Adamov mêle l'intime et le politique.