
Still Life
Emily MannPrésentation

Dernière semaine !
Aux États-Unis, aujourd’hui. Mark, il y a peu marine en Afghanistan, est de retour dans son foyer ; il n’a pas effacé les traces de ses mises à l’épreuve et de la violence à laquelle la guerre l’a obligé. Il y retrouve Chéryl, sa femme, enceinte ; elle est sans illusions, indifférente à ce qui tourmente son mari, elle a grandi dans la bourgeoisie américaine des années Bush en prise avec la libération sexuelle. Il y a aussi, tout près d’eux, Nadine, maîtresse de Mark, femme libre, indépendante ; elle est une militante pacifiste et féministe qui pourrait s’opposer au tempérament destructeur de Mark. Comment peuvent-ils accorder leurs épreuves, leurs expériences de vie et trouver une place dans la société d’aujourd’hui ?
Informations sur le lieu
La presse en parle
Une écriture brute et brutale. Les trois acteurs incarnent avec une perverse fraîcheur cet état de guerre devenu permanent. Mention surtout aux filles, étonnantes. / Télérama - n°3563 / 25/04/2018 - Fabienne Pascaud
La pièce est une spirale infernale. Un serpent qui se mord la queue. Une prise de conscience sur la guerre qu’on ne peut vivre qu’au théâtre. / Télérama sortir - 25/04/2018 - Joëlle Gayot
Distribution
Production Les Déchargeurs / Le Pôle diffusion
diffusion SIC, Frédéric Franck et le Pôle diffusion
Multimédia
Notes & extraits
MOT DU METTEUR EN SCÈNE
Still Life est l’une des premières œuvres d'Emily Mann, une des plus significatives. Une version initiale de la pièce, en 1981, faisait de son personnage principal un militaire de retour du Vietnam. L’an dernier, plus de trente ans plus tard, elle a repris le matériau de la pièce et en a réinventé l’enjeu à partir de la guerre livrée par les Etats-Unis en Irak et en Afghanistan. Loin d’être effacé, le traumatisme lié au Vietnam et qui a secoué l’Amérique s’est re-matérialisé dans la blessure afghane, qui est loin d’être refermée ou achevée.
Requis pour affronter le public, face à face et droit dans les yeux, les trois personnages sont écrits à partir d’un matériau de théâtre-document utilisant la matière première de la vie vécue, l’expérience réelle et en s’inspirant d’aveux exprimés dans la vraie vie. La force de la pièce tient à ce noyau d’authenticité. Tout y sonne vrai et l’on entre en rapport directement avec les personnages. Le contexte et les événements que la pièce recompose nous parviennent en pointe sèche, ce qui, par sa vérité même, exclut mélo et pathos. Sans ignorer le tragique des choses de la vie et de la guerre, Still Life parfois y prend même par fulgurances un air de comédie. C’est l’une des beautés et des forces de la pièce.
Pierre Laville
EXTRAIT
MARK
La grande question que je me posais depuis toujours à mon sujet était comment je me comporterais au combat ? Pour savoir quelle sorte d’homme je suis. J’ai lu mon Hemingway, vous savez… Le fond du problème c’est qu’on ne devrait pas avoir à vivre ça. Je casserais moi-même les deux jambes à mon fils pour lui éviter ça.
CHERYL
Je vous le dis : si j’y pensais trop, je deviendrais folle. Alors, je n’y pense pas.
MARK, à Cheryl
Je sais ce que je t’ai fait, Cheryl. Tu as encaissé. Je suis désolé. Je n’arrête pas de te dire que je suis désolé. (Au public) J’ai, euh, j’ai fait du mal à ma femme.
NADINE
Il est incroyablement doux. C’est fou, les égards qu’il a. Je n’en ai pas besoin. Même sans, c’est magnifique.
CHERYL
Pour lui tout est de la faute de la guerre… mais croyez-moi… il ne devrait pas dire ça, il a tort.