Le Contr'un

La Boétie

Présentation

Le Contr'un de La Boétie
Date(s) : du 2 nov 2018 au 22 déc 2018
Vendredi
Samedi
à 19h30
Durée : 1h

D'après le Discours de la servitude volontaire

Comment peut-on avoir le désir de se soumettre ? Comment la servitude peut-elle être volontaire ? En ployant volontairement sous le joug d’un seul homme, ce sont les peuples eux-mêmes qui contreviennent à ce qu’il y a de plus profond dans la nature humaine : la liberté. Étrange mécanisme auquel nous semblons tous adhérer, pourtant La Boétie l'affirme : "Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres".
Ici se joue un étonnant dialogue avec l'auteur, un plongeon au cœur d'une pensée saisissante et radicale. Le comédien nous embarque avec ce texte dans une traversée épique et quelque peu inattendue.

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(15 à 18 euros)

Informations sur le lieu

Salle La Bohème
Les Déchargeurs / Le Pôle
3, rue des Déchargeurs
RDC Fond Cour
75001 Paris, IdF

La presse en parle

L'intervention dynamique de Charly Magonza est une excellente entrée en matière dans le chef d'oeuvre de La Boétie. / Froggy's Delight
Charly Magonza, comme un génie bondissant, investit de cette parole bien plus émancipatrice que maints discours sur la liberté, idéalistes et abstraits. / Visuelimage.com
On est captivé. Nous sommes embarqués par l’urgence de nous faire comprendre et de nous pousser à agir. Pari réussi. / Etatcritique.com

Distribution

Texte
Comédien(s)

Coréalisation La Reine blanche - Les Déchargeurs et Espace Ouvert

Multimédia

 
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Notes & extraits

NOTE DE MISE EN SCÈNE
Ce projet est né d’une double nécessité. Il y a d’abord l’urgence - malheureusement intarissable - de regarder et de voir le rapport ambigu que nous entretenons avec le pouvoir. Le texte de La Boétie nous bouscule dans ce sens. Il nous pousse à se réapproprier notre part de responsabilité dans l’effritement incessant de nos libertés.

Puis c’est l’appel de l’oralité qui m’a amené à adapter ce texte pour la scène. Même si La Boétie n’a pas rédigé son Discours de la servitude volontaire dans l’idée d’être prononcé en public (nous sommes ici dans l’exercice du discours philosophique), il l’adresse de manière très directe au lecteur avec les mêmes exigences qu’un discours oral qui serait adressé à une audience : communiquer, exposer et persuader. Le plateau est l’endroit où ce texte peut vivre ailleurs que dans ses propres pages, où il peut prendre une autre dimension et jouir d’une inédite réception. Il fallait que la scène - que le théâtre - apporte sa contribution à ce Discours de la servitude volontaire. C’est par une dramaturgie du personnage que nous avons abordé le passage au plateau, afin de ramener le texte au présent, de nous distancer de sa posture théorique. Il nous fallait un personnage du « ici et maintenant », habité par l’urgence de comprendre et de se défaire. C’est un quidam, enivré par les effets du texte de La Boétie, qui se transforme en pourfendeur de l’oppression. Une passion pour la liberté nait sous nos yeux.

Seul en scène, dans un décor épuré, l’acteur et le spectateur sont au centre du dispositif. Rien n’est là, tout y est. Il y a une force dans l’imagination et une intelligence dans l’inventivité qu’on doit prendre à notre compte pour se défaire de nos servitudes. N’attendons pas de La Boétie qu’il nous apporte la solution...
Charly Magonza

EXTRAIT
Je voudrais seulement comprendre, comment il se peut que tant d’Hommes, tant de bourgs, tant de villes, tant de nations supportent parfois un tyran seul. Un tyran seul qui n’a comme puissance que celle, que ces gens, lui donnent.
Quel est ce vice, ce vice horrible, de voir un nombre infini d’hommes, non seulement obéir, mais servir, non pas être gouvernés, mais être tyrannisés, n’ayant ni biens, ni parents, ni enfants, ni leur vie même qui soient à eux ?
Si deux, si trois, si quatre cèdent à un seul, c’est étrange, mais toutefois possible.
Mais si cent, si mille souffrent l’oppression d’un seul, dira-t-on encore qu’ils n’osent pas s’en prendre à lui ?
Ce tyran seul, il n’est pas besoin de le combattre, ni de l’abattre. Il est défait de lui-même, pourvu que le pays ne consente point à sa servitude. Il ne s’agit pas de lui ôter quelque chose, mais de ne rien lui donner.