La Pleurante des rues de Prague

Sylvie Germain

Présentation

La Pleurante des rues de Prague de Sylvie Germain
Date(s) : du 17 aoû 2010 au 9 oct 2010
Mardi
Mercredi
Jeudi
Vendredi
Samedi
à 20h00
Durée : 1h10

Une géante porteuse de visions fait resurgir le passé, l’invisible dans le visible.

Une géante, au pied clochant, apparaît mystérieusement dans les rues de Prague. Elle passe dans chaque quartier de la ville pour y réveiller les mots enfouis dans les murs et bercer les âmes. Elle prend soin de chacun, des vivants et des morts. Elle fait resurgir le passé, l’invisible dans le visible. Cette géante est "plurielle, elle n’a pas de visage". Elle est le temps, la mémoire de la ville.

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Informations sur le lieu

Salle Vicky Messica
Les Déchargeurs / Le Pôle
3, rue des Déchargeurs
RDC Fond Cour
75001 Paris

La presse en parle

Le Figaro / Claire Ruppli a adapté le livre de Sylvie Germain et l’interprète avec sobriété. Un moment superbe aux Déchargeurs.
Le Quotidien du médecin / un grand moment de grâce théâtrale
Télérama Sortir / TT Avec une énergie sans pathos (…), elle fait revivre la mémoire et la douleur d’Europe centrale. (…) C’est fluide, simple et beau.
Politis / Claire Ruppli endosse ce très beau conte moderne (…) elle donne une évidente vérité théâtrale.

Distribution

Texte :
publié aux éditions
Comédien(s) :
Musique :
Lumières :
Crédit Photo Visuel :

Coréalisation Les Déchargeurs / Kipro-Co

Ce spectacle bénéficie du soutien de l’Ambassade de la République tchèque et du Centre tchèque. En partenariat avec La Maison d’Europe et d’Orient.  

Multimédia

 
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Notes & extraits

Les personnages, une fois livrés aux mots d’un livre, n’appartiennent plus à leur seul auteur, ils s’offrent à l’imagination et à l’interprétation des lecteurs, et plus encore à celles des comédiens qui se penchent sur eux pour leur prêter leur corps, leur voix. Il en est ainsi avec La Pleurante des rues de Prague, que Claire Ruppli a prise par la main, ou, plus exactement, a « incorporée ». La Pleurante est une géante au corps massif, vêtue de haillons qui enveloppent son corps immatériel, tissé de larmes, et qui marche à pas lents en claudiquant profondément ; la comédienne est toute menue, et elle a l’énergie de la « chèvre de Monsieur Seguin » (un de mes personnages littéraires préférés), une énergie à la fois ludique, follement éprise de liberté, et tragique.
Cette différence d’apparence est pulvérisée par, précisément, l’énergie de la cabrette Claire Ruppli qui donne à la Pleurante une présence vive, insolite, vibrante. Pour avoir assisté plusieurs fois à son spectacle, j’ai pu apprécier l’intimité que la comédienne a créée avec son personnage, son intelligence du texte, sa rigueur, et admirer son inventivité chaque fois renouvelée.

Sylvie Germain

En chacun de nous vit un livre qui ne demande qu’à s’ouvrir, qu’à vivre, qu’à s’écouter. La Pleurante des rues de Prague est l’un d’entre eux. Sylvie Germain est une conteuse prodigieuse dont l’écriture procède d’une nécessité vitale : "aller à la rencontre des autres qu’on porte en soi et qui y ont laissé des traces". Passeuse à mon tour de ce texte, c’est à haute voix que je lui rends grâce, avec ce besoin de le faire résonner. Si le théâtre est "un lieu où tout peut advenir", il est celui-là qui peut accueillir au mieux les pas de cette géante, entre ombres et vivants, visible et invisible.
"Cette inconnue qui donc est-elle ? Une vision , elle-même porteuse , semeuse de visions. Une vision liée à un lieu, émanée des pierres d’une ville. Sa ville Prague".

Ce texte raconte l’extrême présence au monde, et sa langue dont le souffle est musical et lyrique incite à le porter dans l’espace du théâtre. Cette Pleurante est à la fois présente et son "visage est l’effacement de milliards de visages". Le plateau du théâtre est ce lieu où l’on est plus que présent quand on accepte d’y être totalement autre, et donc de s’effacer à soi-même pour être passeur des mots des autres. Les mots sont autant d’échos de la langue écrite, à écouter dits, chuchotés, multipliés par la voix et son souffle.

De ces mots qui vous chavirent le cœur et qui traduisent la langue de l’âme, de ces silences qui nous rappellent être en vie, de l’urgence à ranimer en soi un passé indélébile mais perdu, naît le devoir de transmettre, de re-présenter, c’est pourquoi je joue ce texte.

"Elle va partout, elle n’habite nulle part, elle hante tous les lieux. Or les textes aussi sont des lieux. Ils sont les endroits où s’illuminent la solitude, l’absence, où stridule le vide, où chante le silence.
Un instant la vie est là, et nous sommes au monde. Nous nous tenons au vif, au mitan du monde, dont il nous semble frôler enfin le sens et la pleine beauté. Un instant la vie est là, lumineuse, et le monde nous est offert. Cela ne dure pas, mais cela laisse des traces, runes d’amour fou gravés au profond de la chair, de la mémoire, et du désir de la pensée. Runes qui longtemps, longtemps scandent leurs chants en sourdine dans notre sang".