
Jester Show
David Foster WallacePrésentation
La société, hébétée par la télévision, les loisirs et la consommation à outrance, ne songe plus qu'à se distraire. Présenté comme un show de télé réalité, la pièce se déroule à Ennet House, un centre de désintoxication où se croisent et s'entremêlent des personnages à la dérive, singuliers et attachants. Une vidéo clandestine, L’Infinie Comédie, suscite chez ceux qui la regardent une addiction mortelle.
Jester Show est la première adaptation au théâtre du roman fleuve (1486 pages dont 157 de notes) de David Foster Wallace L’Infinie Comédie publié en 1996 et traduit en français seulement en 2015.
Relâche le 20 octobre
La représentation du vendredi 26 octobre sera suivie d'une échange avec l'équipe du spectacle
Informations sur le lieu
La presse en parle
Un regard acide sur l’addiction dans un univers délirant et attirant. Troublant. L'Humanité
Antoine Basler est impressionnant. Le Figaro
Antoine Basler, ce comédien trop rare sur les scènes, est de retour dans un spectacle d'une noirceur radicale où il donne la mesure de son singulier talent. Télérama
La performance du comédien Antoine Basler est magistrale. Sud-Ouest
Laurent Laffargue se retrouve dans cette orchestration du désordre dont il fait son miel. Inferno
Distribution
Coréalisation La Reine blanche / Les Déchargeurs & Compagnie du Soleil Bleu
Avec le soutien de l’OARA (Office Artistique de la Région Nouvelle Aquitaine)
La Compagnie du Soleil Bleu est conventionnée par le ministère de la Culture et de la Communication (DRAC Nouvelle Aquitaine) et subventionnée par le conseil régional Nouvelle-Aquitaine, la Ville de Bordeaux et le conseil départemental de la Gironde
Multimédia
Notes & extraits
MOT DU METTEUR EN SCÈNE
Pierre Mazet, le directeur de l'Escale du Livre à Bordeaux, m'a proposé l'année dernière de m'attaquer à une lecture de L'Infinie Comédie, à l'occasion de la sortie de sa traduction française aux éditions de l’Olivier. J’avais 46 ans, comme David Foster Wallace à sa mort, et je savais qu’il avait réussi à capter ce que nous étions nombreux à avoir ressenti sans être parvenus à le raconter.
Mais comment traduire au théâtre un texte de 1486 pages ?
Excitation et perplexité se mêlèrent face à la densité de l’oeuvre, qui n'était pas sans me rappeler le monologue de Molly Bloom du dernier chapitre d'Ulysse de Joyce (créé avec Céline Sallette en 2013 à La Coursive, Scène nationale de La Rochelle). Je me suis présenté sur scène avec deux de mes compagnons de route : la comédienne Audrey Mallada et le multi-instrumentiste Joseph Doherty. Ils s’exprimaient comme les facettes d’un personnage que j’incarnais ; fêlé, accro, désaxé. Trop lucide. Je suis resté sur ma faim avec cette lecture et l’idée a germé d’aller plus loin en montant un spectacle autour de ce texte encore méconnu en France. Le théâtre n’a pas le temps de la lecture, mais il a d’autres armes. J’ai donc cherché à traduire une atmosphère, à partir de plusieurs extraits qui me semblaient condenser les thèmes de Wallace. J’ai cherché à créer un univers où se rencontreraient le texte et le spectateur.
Laurent Laffargue
EXTRAIT
Mais cette façon qu’il a de pianoter sur la table. Il ne pianote même pas vraiment, en fait. C’est plutôt à mi-chemin entre le pianotage, le grattage, le triturage, comme quelqu’un qui s’arrache une peau morte. Et sans aucun rythme, voyez, c’est constant, incessant, mais sans aucun rythme distinctif qu’on pourrait suivre et imiter. C’est complètement décousu, délirant. Le genre de bruits qu’une fille doit entendre dans sa tête avant de tuer toute sa famille parce que quelqu’un a fini le pot de beurre de cacahuète. Vous voyez ce que je veux dire ? Le bruit d’un cerveau qui part en vrille.