
Présentation

Un dialogue harmonique entre la parole poétique de Martine-Gabrielle Konorski et la musique de Federico Mompou. Un spectacle où la dimension sonore de la poésie résonne sur scène, portée par l’échange entre la comédienne et la pianiste. Les mots sont enveloppés dans la musique. Musique des paroles et poésie du clavier, retenue et éclats. Une liberté furieuse de paroles et de sons. Accords nous donne à entendre le silence habité.
Blessée à la main, la pianiste Marie-Pierre Brun sera remplacée pour ces 5 représentations par Jacqueline Bourgès-Maunoury.
Informations sur le lieu
La presse en parle
Federico Mompou prend une superbe mesure, une audace harmonique, une fluidité tintillante. Maud Rayer irradie, s'approprie le texte et semble l'incorporer. / Transfuge - 09/01/2018 - Oriane Jeancourt-Galignani
Une perfection idéale. Un spectacle vivant, tendre et intense, faisant jouer la langue. / L'Autre quotidien - 09/01/2018 - Pascal Therme
Distribution
Production Poésiephonies en accord avec Les Déchargeurs
Le spectacle reçoit le soutien du Printemps des poètes, l'Ambassade d’Espagne en France, World Poetry Movement, Les Carnets d’Eucharis, Terres de Femmes et la librairie La Petite Lumière à Paris
Multimédia
Notes & extraits
MOT DE L’AUTEUR
Accords est le mot qui m’a guidée tout au long de la création de ce spectacle.
Imaginer un dialogue harmonique entre ma poésie et la musique de Federico Mompou, créer une résonance, une correspondance qui trace l’itinéraire d’un voyage entre deux univers : celui d’une poète du 21ème siècle et celui d’un compositeur du 20ème siècle. Un voyage qui invite à une déambulation entre ma poésie, qui se tisse entre le silence et le son, et la musique qui se tait, la « Musica callada » de Federico Mompou. Ce « silence habité » offre le motif principal d’Accords.
Dans le silence, d’où la parole première de la poésie est issue, paroles et sons ne font qu’un. Danser avec les mots, en équilibre sur un fil, me plait plus que tout. Entre la densité de la parole et l’intensité de la musique, dans une pulsation qui frôle parfois la syncope, c’est la complexité du monde et de l’être que j’ai tenté d’exprimer. En créant Accords, d’après mes deux derniers recueils Je te vois pâle… au loin et Une lumière s’accorde, j’ai voulu jeter des passerelles et donner à entendre et à voir l’harmonie entre mes textes et les pièces musicales de Federico Mompou, entre les sons et les silences, entre les vivants et les morts, entre mon travail et celui de la comédienne et de la pianiste, entre les cultures et finalement entre les interprètes et les spectateurs.
Je suis convaincue que la dimension sonore de la poésie est essentielle, qu’elle est même à l’origine de son existence. Je pense également que la poésie est une nourriture qui doit être partagée largement. C’est ce que je tente de faire en livrant ma poésie sur scène. Je crois enfin, plus que jamais, que face à la perte de sens qui nous menace, la poésie peut sauver le monde.
Martine-Gabrielle Konorski
EXTRAIT
Roule… Roule
Squelette démembré
Collier de chiffons
Perles de papier
Enroulées à ton cou
Roule… roule
Ton cœur, ton corps de ficelle
Sur l’herbe
EXTRAIT
Dans l’épaisseur
du regard
la lune rousse
Lune rouge
Sang
de celui resté sur la berge
là où s’écoule
le chagrin immortel
enroulé dans la pente
L’eau
du visage aboli
a quitté la rive
nous laissant dans la fièvre
Colère
des pierres
qui brûlent
le corps par l’intérieur
Enigme de solitude.