L’année 2025 débute avec une nouvelle qui risque de faire grincer des dents les automobilistes français. Dès le mois de mars, une augmentation significative de la taxe automobile entrera en vigueur, touchant une large majorité des conducteurs. Cette mesure, inscrite dans la Loi de finances 2025 récemment adoptée par le Parlement, vise à renforcer la lutte contre la pollution atmosphérique. Examinons en détail les implications de cette réforme et ses conséquences pour les propriétaires de véhicules.
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ToggleRévision du malus écologique : un durcissement progressif
Le malus écologique, instauré en 2008 suite au Grenelle de l’environnement, connaît une refonte majeure. À partir du 1er mars 2025, le seuil d’application de cette taxe sera abaissé à 113 grammes de CO2 par kilomètre, contre 118 grammes auparavant. Cette modification entraînera l’assujettissement de 66% des véhicules neufs à cette taxe, selon les estimations du cabinet Dataneo.
Le barème de la taxe subira également une hausse significative. Si le montant minimal reste fixé à 50 euros, le plafond passera de 60 000 à 70 000 euros pour les véhicules émettant 193 grammes de CO2 par kilomètre ou plus. Cette augmentation substantielle vise à dissuader l’achat de véhicules fortement polluants et à encourager l’adoption de modèles plus respectueux de l’environnement.
La réforme ne s’arrêtera pas là. Les années suivantes verront le seuil d’application du malus baisser de 5 grammes de CO2 par kilomètre chaque année. Donc, en 2026, la taxe concernera les véhicules émettant 108 grammes de CO2 par kilomètre, puis 103 grammes en 2027. Parallèlement, le montant maximal de la taxe augmentera de 10 000 euros annuellement, atteignant 80 000 euros en 2026 et 90 000 euros en 2027.
Le malus au poids : une nouvelle contrainte pour les gros véhicules
En complément du malus écologique, le « malus au poids » ou « malus masse » connaîtra également des modifications importantes. Actuellement appliqué aux véhicules thermiques de 1,6 tonne ou plus, ce dispositif verra son seuil d’application abaissé à 1,5 tonne dès janvier 2026. Les propriétaires de véhicules pesant entre 1 500 et 1 699 kg devront s’acquitter d’une taxe de 10 euros par kilogramme supplémentaire.
Le barème du malus au poids deviendra progressif, avec une augmentation de 5 euros par kilogramme pour chaque tranche de 100 kg supplémentaires. Les véhicules dépassant les 2 tonnes seront particulièrement pénalisés, avec une taxe pouvant atteindre 30 euros par kilogramme excédentaire. Cette mesure vise à décourager l’achat de véhicules lourds, généralement plus énergivores et polluants.
Évolution des exonérations et incitations aux véhicules propres
Si la plupart des automobilistes seront concernés par ces nouvelles mesures, certaines catégories de véhicules bénéficieront toujours d’exonérations. À partir de juillet 2026, seuls les véhicules fonctionnant exclusivement à l’hydrogène, les modèles hybrides hydrogène-électricité et les véhicules électriques « à faible empreinte carbone » seront exemptés du malus au poids.
Cette définition, précisée dans l’article L.224-6-5 du Code de l’environnement, vise à promouvoir l’adoption de technologies de propulsion alternatives et moins polluantes. Les autorités espèrent par suite accélérer la transition vers un parc automobile plus écologique, en ligne avec les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre fixés par l’Union européenne.
Face à ces changements majeurs, les automobilistes devront repenser leurs habitudes d’achat et d’utilisation des véhicules. L’augmentation des taxes pourrait encourager le développement du marché de l’occasion pour les véhicules peu polluants, de manière similaire que l’essor des mobilités alternatives comme l’autopartage ou les transports en commun. Les constructeurs automobiles, quant à eux, seront incités à accélérer le développement et la commercialisation de modèles plus légers et moins émetteurs de CO2.