Après 35 ans de service à la SNCF, j’ai récemment pris ma retraite à l’âge de 57 ans. Mon parcours au sein de cette emblématique entreprise ferroviaire française m’a permis de bénéficier d’un régime spécial de retraite, sujet qui suscite souvent de vifs débats. Aujourd’hui, je souhaite partager mon expérience et lever le voile sur le montant de ma pension, afin d’apporter un éclairage concret sur la réalité des retraites SNCF.

Mon ascension professionnelle au sein de la SNCF

J’ai intégré la SNCF à l’âge de 25 ans, sans diplôme particulier. Au fil des années, j’ai gravi les échelons, passant de technicienne de la circulation ferroviaire à contrôleuse de train, plus communément appelée ASCT (Agent du Service Commercial Trains). Cette évolution m’a permis d’atteindre un salaire brut de 2900 euros en fin de carrière, primes incluses.

Les opportunités d’évolution et les avantages sociaux m’ont incitée à rester fidèle à l’entreprise. Pourtant, les dernières années ont été marquées par une détérioration des conditions de travail, notamment due à l’augmentation des agressions verbales de la part des voyageurs. Cette situation a renforcé mon désir de partir dès que possible.

Les spécificités du régime de retraite SNCF

Le régime spécial de la SNCF, similaire à celui de la fonction publique, offre des avantages significatifs. Ayant cumulé plus de 15 ans de service, j’ai pu partir à la retraite à 57 ans, bien avant l’âge légal en vigueur pour la majorité des Français. Pour obtenir une retraite à taux plein, j’ai dû valider 167 trimestres en tant qu’agent du service sédentaire.

Précisons que ce système est en pleine évolution. La réforme des retraites de 2023 va progressivement augmenter l’âge moyen de départ, actuellement de 59 ans et sept mois pour les employés SNCF. Les nouveaux entrants ne bénéficieront plus des mêmes conditions que les anciens.

Ma pension de retraite : chiffres et calculs

Après 32 ans de carrière à la SNCF, ma pension de retraite s’élève à 2150 euros bruts, soit environ 1950 euros nets par mois. Ce montant peut sembler conséquent, mais il faut le mettre en perspective avec mon dernier salaire. Donc, avec 1500€ de salaire, à quoi vous attendre pour votre retraite ? Dans mon cas, le calcul s’est basé sur mes six derniers mois de rémunération, contrairement au secteur privé où les 25 meilleures années sont prises en compte.

En plus de ma pension mensuelle, j’ai perçu une indemnité de départ équivalente à un mois de salaire, soit environ 2900 euros. Cette prime est réservée aux agents comptabilisant au moins 25 ans de service, ce qui souligne l’importance de l’ancienneté dans le système de rémunération de la SNCF.

Réflexions sur ma carrière et ma retraite

Avec le recul, je considère que ma pension reflète l’engagement et la loyauté dont j’ai fait preuve envers la SNCF durant toutes ces années. Par contre, je suis consciente que ce système suscite des débats dans la société française. Les avantages dont j’ai bénéficié sont le fruit d’une histoire sociale riche et complexe, liée aux spécificités du secteur ferroviaire.

Aujourd’hui, à l’heure où le paysage des retraites évolue rapidement, je mesure la chance d’avoir pu partir relativement tôt avec une pension confortable. Néanmoins, je reste attentive aux changements qui affecteront les futures générations de cheminots, consciente que le modèle qui m’a permis de construire ma carrière et ma retraite est en pleine mutation.