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Le RSA c’est fini : voici les 71 départements où la CAF pense à suspendre l’allocation en 2025

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En 2025, le paysage social français pourrait connaître un bouleversement majeur. Le Revenu de Solidarité Active (RSA), pilier de l’aide aux personnes en difficulté, risque d’être suspendu dans 71 départements. Cette menace, qui plane sur les bénéficiaires, s’inscrit dans un contexte de tensions budgétaires et de réformes successives du système d’aide sociale.

La remise en question du rsa : un bras de fer politique

Le 14 novembre 2024, une annonce fracassante a secoué le monde politique. Les départements dirigés par la droite et le centre ont menacé de suspendre le versement du RSA dès le 1er janvier 2025. Nicolas Lacroix, président du groupe des départements de la droite, du centre et des indépendants, a déclaré lors d’un point presse à Angers : « Tous les départements de la droite et du centre vont suspendre leurs versements de RSA aux caisses d’allocations familiales ».

Cette décision drastique s’explique par l’exaspération face aux ponctions budgétaires prévues pour 2025. Les départements estiment que ces coupes compromettent leur capacité à assurer des missions essentielles, notamment l’aide aux plus vulnérables. Jean-Luc Gleyze, représentant les départements de gauche, a évoqué des « mobilisations » à venir, soulignant l’ampleur de la crise qui se profile.

Au cœur de ce conflit se trouve un projet de loi visant à réduire les dépenses publiques. Les collectivités territoriales seraient appelées à réaliser des économies de cinq milliards d’euros, dont 2,2 milliards à la charge des départements. Cette perspective alimente les tensions et met en péril le versement du RSA dans de nombreuses régions.

Géographie de la crise : des allocataires en danger

L’impact de cette décision pourrait être considérable, touchant des régions entières et des millions de bénéficiaires. Provence-Alpes-Côte d’Azur, Centre-Val de Loire, Auvergne-Rhône-Alpes et Normandie sont intégralement concernées. Des départements aussi divers que les Alpes-Maritimes, l’Indre ou la Seine-Maritime pourraient voir le versement du RSA suspendu.

La Bourgogne-Franche-Comté n’est pas épargnée, avec la Côte-d’Or, le Jura et la Nièvre en première ligne. Les Hauts-de-France, de l’Aisne à la Somme, par voie de conséquence qu’une grande partie de l’Île-de-France, incluant les Yvelines et le Val-de-Marne, sont également menacés. Dans l’Ouest, le Finistère et le Morbihan pourraient être touchés, tandis qu’en Nouvelle-Aquitaine, la Charente-Maritime, la Corrèze et les Deux-Sèvres figurent parmi les zones à risque.

L’sans compter-mer n’échappe pas à cette menace. La Réunion, Mayotte, Saint-Pierre-et-Miquelon, Saint-Barthélémy et la Nouvelle-Calédonie pourraient voir leurs allocataires privés de cette aide primordiale. Cette situation soulève des inquiétudes quant à l’équité territoriale et à la protection des populations les plus fragiles.

L’évolution du rsa : entre réformes et controverses

Le RSA, successeur du RMI supprimé en 2007, a connu plusieurs transformations. En 2016, la fusion du RSA activité et de la prime pour l’emploi a donné naissance à la prime d’activité, visant à mieux soutenir les travailleurs précaires. Plus récemment, la loi pour le plein emploi de 2023 a introduit un « accompagnement rénové et intensif » dans 47 départements, avec l’objectif d’une généralisation en 2025.

Cette nouvelle approche impose aux bénéficiaires de consacrer 15 heures hebdomadaires à des activités liées à l’emploi, à la formation ou à l’immersion professionnelle. L’objectif affiché est de favoriser l’insertion sur le marché du travail. En revanche, ces changements soulèvent des débats sur l’équilibre entre soutien social et incitation à l’emploi.

La menace de suspension du RSA s’inscrit dans ce contexte de réformes successives et de tensions budgétaires. Elle pose la question de l’avenir du modèle social français et de sa capacité à protéger les plus vulnérables face aux contraintes économiques croissantes.

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