Une récente étude menée par le magazine 60 Millions de consommateurs a mis en lumière une problématique préoccupante concernant le riz le plus populaire en France. Cette enquête approfondie révèle que certaines variétés de riz, particulièrement appréciées des consommateurs français, contiennent des niveaux inquiétants de résidus de pesticides.

La contamination du riz par les pesticides : un constat alarmant

L’étude, réalisée en 2025, a examiné 40 références de riz parmi les quatre variétés les plus consommées dans l’Hexagone : basmati, thaï, long grain et riz de Camargue. Les résultats sont interpellants : plus d’un tiers des produits analysés contiennent des traces de pesticides.

Parmi les échantillons testés, on retrouve aussi bien des marques nationales reconnues que des marques de distributeurs. Voici un aperçu des principales conclusions :

• 15 produits sur 40 contiennent des résidus de pesticides
• 9 substances différentes ont été détectées
• Le riz basmati non bio est le plus contaminé
• Aucun dépassement des limites réglementaires n’a été constaté

Ces résultats soulèvent des questions sur les pratiques agricoles intensives et l’utilisation excessive de produits phytosanitaires dans certains pays producteurs.

Variétés de riz et niveaux de contamination

L’enquête a révélé des disparités significatives entre les différentes variétés de riz. Le riz basmati, très prisé pour son arôme délicat, se distingue malheureusement par sa forte contamination. Delphine Marie-Vivien, chercheuse au Cirad, explique ce phénomène par l’intensification de la culture du riz basmati en Inde et au Pakistan, principaux pays producteurs.

Voici un tableau récapitulatif des niveaux de contamination par variété :

Variété de riz	Niveau de contamination	Principales substances détectées
Basmati	Élevé	Multiples pesticides
Long grain	Modéré	Quinclorac, cyperméthrine
Thaï	Faible à modéré	Données non spécifiées
Camargue	Faible	Principalement arsenic

Soulignons que les riz de Camargue et certains riz long grain, bien que moins contaminés par les pesticides, présentent des taux d’arsenic plus élevés. Ce constat souligne la complexité des enjeux liés à la qualité du riz.

Impact sur les consommateurs et alternatives

Face à ces révélations, les consommateurs français s’interrogent sur les risques potentiels pour leur santé. Bien que les niveaux de contamination restent sous les seuils réglementaires, l’exposition chronique à de faibles doses de pesticides suscite des inquiétudes.

Pour les consommateurs soucieux de réduire leur exposition aux pesticides, plusieurs options s’offrent à eux :

1. Opter pour des riz biologiques, généralement moins contaminés
2. Privilégier les variétés locales, comme le riz de Camargue
3. Diversifier les sources de céréales dans leur alimentation
4. Rincer soigneusement le riz avant cuisson pour éliminer une partie des résidus

Il est également vital de noter que la provenance du riz joue un rôle significatif. L’étude a révélé que les lots analysés provenaient de huit pays différents, rendant difficile l’attribution de la contamination à une origine spécifique.

Vers une riziculture plus durable

Cette étude soulève des questions fondamentales sur les pratiques agricoles actuelles et la nécessité d’une transition vers une riziculture plus respectueuse de l’environnement. Des initiatives émergent pour promouvoir des méthodes de culture moins dépendantes des pesticides.

Parmi les pistes examinées, on peut citer :

• Le développement de variétés de riz plus résistantes aux maladies
• L’adoption de techniques de lutte biologique contre les ravageurs
• La mise en place de rotations culturales pour réduire la pression des parasites
• L’encouragement de pratiques agroécologiques dans les pays producteurs

Ces approches visent à concilier productivité et respect de l’environnement, tout en garantissant la sécurité alimentaire des consommateurs. La transition vers une riziculture plus durable nécessitera toutefois des efforts concertés de la part des producteurs, des autorités et des consommateurs.