Le cauchemar d’une famille commence avec une panne brutale de leur Citroën équipée d’un moteur BlueHDI 1.5. Depuis neuf mois, Cathy fait face à une situation financière dramatique tout en continuant de payer les mensualités d’un véhicule immobilisé. Un cas qui illustre les défaillances techniques touchant certains modèles du groupe Stellantis et les difficultés rencontrées par les propriétaires pour obtenir réparation.

Une panne soudaine aux conséquences désastreuses

En juin 2024, ce qui devait être un simple retour de tournoi de football s’est transformé en début de calvaire pour Cathy et ses quatre enfants. « La voiture s’est arrêtée d’un coup dans notre village », témoigne-t-elle avec émotion. Une chance dans son malheur: la panne aurait pu survenir quelques minutes plus tôt, sur la voie rapide, avec des conséquences potentiellement dramatiques.

Le garagiste appelé sur place livre rapidement un diagnostic préoccupant. Après inspection, le professionnel identifie un problème d’arbre à cames. Le rapport d’expertise qui suivra sera sans appel: la défaillance résulte d’une rupture de la chaîne de liaison entre les arbres à cames, un défaut déjà connu sur cette motorisation.

Neuf mois après l’incident, la situation de Cathy s’est considérablement dégradée. Contrainte de continuer à honorer ses mensualités de 600 euros pour un véhicule inutilisable, elle se retrouve dans une impasse financière. « Cette situation a mis ma famille dans une situation financière catastrophique », confie-t-elle, désespérée face à l’absence de solution concrète.

Des problèmes récurrents sur les motorisations Stellantis

Le cas de Cathy n’est malheureusement pas isolé. Si le moteur PureTech du groupe Stellantis a récemment fait l’objet de nombreux articles de presse pour ses défaillances, le moteur BlueHDI 1.5 équipant la Citroën de Cathy semble également touché par des problèmes structurels importants.

L’expert mandaté pour examiner le véhicule évoque une modification technique apportée par le constructeur, remplaçant la chaîne d’origine de 7 mm par une version renforcée de 8 mm. Cette modification confirme la reconnaissance implicite par Stellantis d’un défaut de conception sur cette motorisation diesel.

Ironie du sort, alors que le moteur PureTech avait été sacré « moteur de l’année » en 2015, toutes catégories confondues, les problèmes se sont multipliés par la suite: surconsommation d’huile, risques de rupture de courroie de distribution. Face à la mauvaise publicité, Peugeot et Citroën ont même récemment supprimé la mention « PureTech » sur leurs derniers modèles.

Face à l’inaction, une détermination à obtenir justice

Désemparée mais déterminée, Cathy a rejoint un groupe d’utilisateurs confrontés aux mêmes déboires avec leur véhicule équipé du moteur BlueHDI 1.5. Son témoignage, relayé par France 3 Auvergne-Rhône-Alpes fin février, met en lumière le désarroi des propriétaires face à ce qu’ils considèrent comme une défaillance du constructeur.

« Je me fiche de la voiture. Je veux juste une tranquillité. Soit on répare ma voiture, soit on me la rembourse. Je veux juste sortir ma famille de tout ça », explique cette mère de famille à bout de nerfs. Malgré la mise en place d’une plateforme de réclamation par Stellantis, sa situation n’a guère évolué.

La proposition du constructeur de participer à hauteur de 55% aux réparations reste floue et insuffisante aux yeux de Cathy. « Le moteur n’a jamais été démonté et on ne sait pas combien cela coûtera », précise-t-elle. Face à cette impasse, elle envisage désormais de porter l’affaire devant les tribunaux, espérant obtenir une réparation juste pour le préjudice subi.

Cette affaire s’ajoute à la liste des contentieux auxquels fait face le groupe Stellantis, né de la fusion entre PSA et FCA, et illustre les défis que représente la gestion de l’après-vente pour un géant automobile confronté à des problèmes de fiabilité sur certaines de ses motorisations phares.